Sonnés, étourdis après tant d’émotions, les Français ont un autre motif de fierté depuis la clôture des Jeux de Paris. Il va bien au-delà du record de médailles battu. Une très large majorité d’entre eux, considèrent que ces quinze jours de compétitions ont eu un impact positif sur l’image de la France dans le monde.
Les commentaires de la presse internationale sont dithyrambiques. Le New York Times évoque « un triomphe de l’ambition « qui a sorti la France de l’obscurité ».
Le Los Angeles Times se demande même « comment diable les Jeux de 2028 peuvent-ils surpasser ce dont le monde vient d’être témoin ». C’est si bon de pouvoir bomber le torse.
Un instant rare à savourer, nous qui aimons tant nous complaire dans l’autoflagellation et le « C’était mieux avant ».
Cette aura mondiale est d’autant plus la bienvenue que la crise politique née après les élections législatives tarde à se dénouer. La France a su faire preuve de créativité, à démontrer son savoir-faire, son efficacité, sa capacité à faire corps. Comment imaginer qu’elle s’enlise dans le marasme alors qu’une dette abyssale bride jour après jour notre capacité d’action et limite nos investissements futurs.
Si la situation perdure, c’est une large partie de ce crédit, de ce rayonnement mondial qui pourrait être à nouveau entachée. La balle est dans le camp des décideurs politiques, À eux de faire preuve de courage, de lucidité et de ténacité pour trouver vite une voie de sortie. Nos champions couverts d’or leur ont montré le chemin.
Des jeux qui font vibrer, qui montrent une image positive de la France dans le monde et qui donnent envie de s’intéresser au sport et de suivre les Jeux paralympiques… N’en jetez plus ! Les Jeux Olympiques, qui se sont achevés par la cérémonie de clôture au Stade de France (Seine-Saint-Denis), ont dépassé toutes les espérances.
Le jeune nageur Léon Marchand, qui a éteint la flamme peu avant minuit, est le médaillé d’or tricolore qui a le plus marqué les Français. Le quadruple champion olympique de natation est entré dans le cœur des Français. Il est le sportif qui a le plus marqué les esprits, très loin devant le judoka Teddy Riner et le rugbyman Antoine Dupont.
Depuis, les superlatifs viennent à manquer pour décrire cette performance historique. – « Légendes », « phénomènes », « colosse », « géant », Léon, Marchand…
Marchand s’affiche sur tous les Kiosques, s’invite dans toutes les conversations. Et bien sûr, mille fois bien sûr, il y a toute sa place. Le sport français qui a connu de grandes et belles heures, a rarement brillé aussi fort, et c’est à lui qu’on le doit comme dans la chanson, c’est « un marchand de bonheur ».
Passée la sidération, force est de constater que l’on retrouve dans cette immense vague d’engouement qui a submergé notre pays, quelque chose de ce fétichisme profondément français pour les hommes providentiels.
Et de fait, les Jeux, chez nous peut-être plus qu’ailleurs, sont l’affaire d’athlètes qui prennent un poids démesuré dans l’inconscient collectif, leur nom gravé en lettres d’or à même les anneaux olympiques. Grenoble 1968, c’est Jean-Claude Killy. Atlanta 1990, c’est Marie-José Pérec, Paris 2024, ce sera Léon Marchand.
Aujourd’hui et pour toujours.
La planète l’attend dans 4 ans à Los Angeles ! nos basketteurs filles et garçons auront le temps de s’améliorer pour battre ces fabuleux yankees. C’était à leur portée à Paris !
A l’heure du bilan, « chacun » se remémore les meilleurs moments et liste les atouts de la quinzaine olympique. Comme la perfection n’existe pas, quelques (petits) inconvénients sont également relevés.
Profitant de l’euphorie collective, muni d’un calepin pour relever tous les aspects de cette foule bigarrée, je ne regrette pas d’avoir étudier l’anthropologie qui m’a donné les clefs pour saisir les détails cocasses et les réactions des Parisiens, des touristes et des compétiteurs.
LES « PLUS » nous ont sauté aux yeux, LES « MOINS » moins ; on vit un peu difficilement le retour à la vie sans les Jeux Olympiques. En attendant les épreuves paralympiques et le retour de la ferveur dans les rues, retour sur les atouts les plus appréciés de cette quinzaine.
Paris sans voiture
La tour Eiffel d’un côté, la Seine de l’autre. Entre les deux, un flot de cyclistes et de piétons. Paris pendant les Jeux, c’était aussi une capitale largement libérée du vrombissement des moteurs. Pendant des mois, les périmètres rouges, bleus ou gris ont pourtant fait frémir les Parisiens. QR codes, dérogations, périmètres de sécurité. Tout un champ lexical a alimenté la machine à angoisses.
« Vous verrez. Paris à pied ou à vélo pendant les JO, ce sera super », tentaient timidement de rassurer certains. Mais il a fallu attendre la fin de la cérémonie d’ouverture pour les croire. On a alors découvert le bonheur de déambuler le nez en l’air au milieu d’artères d’ordinaire saturées de gaz d’échappement.
On se souviendra longtemps des policiers en train de faire des selfies au milieu de l’avenue des Champs Elysées, du silence boulevard Haussmann juste après le passage d’une course cycliste ou encore d’une clameur qui s’élève soudain alors qu’on traverse une petite rue déserte à deux pas du Champ-de-Mars. Toutes ces routes sans voitures, ça ressemble un peu au confinement.
La proximité avec les médaillés
Dans la rue, un restaurant, un bar, une discothèque… Les anecdotes sont nombreuses. Les souvenirs impérissables pour les supporters : « J’ai trinqué avec la moitié de la Dream Team, Je ne pensais pas que j’aurais la chance de les voir un jour », lance Jérôme, un Nantais venu boire un verre dans un club huppé de la capitale. Partout, les « lambda » ont pu croiser la route des héros. A la terrasse de l’Esplanade, une brasserie de Clichy (Hauts-de-Seine), Matthew Denny, impressionnant gaillard australien médaillé de bronze en disque, médaille autour du cou, riait avec les clients. Et racontait sa performance à plus de 69 m, ravi de profiter de la « Parisian way of life ».
Après une soirée au Club France, Clément, Pierre et Loïc ont poursuivi la soirée au Biclowne Café (XIX). Transformé en Club Hollande pour célébrer la médaille d’or de l’équipe masculine de hockey sur gazon. Le trio a partagé la salle des festivités avec certains joueurs de l’équipe : « On a compris qu’on avait affaire à des médaillés quand plusieurs clients se sont mis à leur commander des verres pour les féliciter. On a senti que les joueurs étaient heureux d’être là. Très accessibles, ils nous ont même laissé prendre leurs médailles en main ! »
Pour les champions, pas toujours habitués à recevoir cet amour populaire dans des sports peu médiatisés, ces instants resteront gravés. « On savoure après s’être tant privée. Voir qu’on a fait plaisir aux gens et partager ça avec eux, c’est génial », glisse Lauriane Nolot, médaillée d’argent en voile (kitefoil), qui a passé des heures à boire des verres entre amis et simples spectateurs. Après l’effort…
Tous amoureux de la Phryge
C’est notre coup de cœur de ces jeux. Avec sa forme si particulière de bonnet phrygien, ses grands yeux ronds et sa couleur rouge flashy, elle a su nous conquérir. Longtemps moquée, elle est devenue au fil des Jeux un succès commercial. Les touristes aussi l’ont adorée. Lorsqu’elle déambulait dans les sites, petits et grands se précipitaient pour avoir le bon selfie avec elle. Pendant la quinzaine, 33 mascottes différentes se sont promenées. Nous la retrouverons dans quelques jours lors de l’ouverture des Jeux paralympiques. Elle sera cette fois équipée d’une prothèse.
Un Marathon pour tous légendaire
Il faut l’avoir vu et, pour les 20 024 plus chanceux, vécu – pour le croire. Samedi, le Marathon pour tous a donné l’opportunité à des coureurs non professionnels de vivre les Jeux en prenant le départ du parcours du marathon olympique, quelques heures après les coureurs masculins et quelques heures avant les athlètes féminines. Un rêve pour ces derniers, et une opportunité de plus pour les spectateurs de prendre part à la ferveur olympique tout au long des 42.195 km, noirs de monde.
Les coureurs ont foulé des sites d’exception de la capitale et de l’Ouest francilien, de la place du Louvre au parvis du château de Versailles, dans une ambiance exceptionnelle. De mémoire de marathonien, la mythique distance parcourue à cette date unique, dans un Paris olympique, n’a pas d’équivalent. Même New York peut aller se rhabiller.
Partout, la liesse populaire
Difficile pour les spectateurs néophytes de saisir toutes les règles des 47 disciplines olympiques. Heureusement, des philanthropes passionnés se sont portés volontaires en tribunes et dans les fan-zones pour aiguiller les amateurs. Son téléphone en main, un cercle de spectateurs autour d’elle, Héloïse lit à voix haute les règles du beach-volley pour en faire profiter les gradins. De son côté, sur la terrasse des Jeux devant l’Hôtel de Ville de Paris, Patrick, 58 ans dont neuf de judo, explique l’ippon à ses fils et à ses voisins. Un bel esprit sportif et d’entraide.
L’enthousiasme collectif s’est engouffré sur tous les sites olympiques, et dans les rues qui ont servi de cadre à certaines épreuves. Samedi 3 août, les chants ont débuté très tôt rue Lepic (XVIII), bien avant le passage des cyclistes de la course en ligne. Un moment de liesse extraordinaire comme Montmartre en a le secret.
Des fan-zones aux airs de guinguettes
Avec leurs transats, leurs fauteuils en palettes de bois, leurs buvettes de plage et leurs animations sportives, les 23 fan-zones de la capitale ont vite trouvé leur public. La Ville de Paris revendique plus de 1,5 million de visiteurs dans ces sites de festivités pendant toute la quinzaine olympique – hors Club France et Parc des Champions. Tous ont aimé l’ambiance de fête qui a régné dans chaque arrondissement chaque jour de compétition. A la sortie du travail, ces lieux publics – parcs et jardins, gymnases, espaces associatifs – déjà garnis en journée sont devenus des endroits privilégiés pour des apéros sportifs en plein air, où le public entonnait « la Marseillaise » à chaque occasion. Ils ont aimé voir des dizaines d’enfants mais aussi des adultes s’essayer au tennis de table, au badminton, au tir au pistolet ou au basket. Ces Clubs 2024 ont permis de (re)découvrir certains lieux emblématiques, comme les Arènes de Lutèce (V°) ou le Quartier Jeunes au pied de l’église Saint-Germain-L’auxerrois, face au Louvre (Ier).
Entre patrimoine et modernité
Les banderoles graphiques estampillées Paris 2024 ont sublimé le patrimoine parisien. Escrime au Grand Palais, beach-volley au pied de la tour Eiffel ou arrivée du Marathon aux Invalides. Le sport a largement contribué à faire à nouveau briller les yeux des habitants, parfois habitués à des bâtiments et des quartiers au charme pourtant exceptionnel. Sans oublier la très moderne vasque olympique, qui a trouvé toute sa place dans la grande perspective du jardin des Tulleries
Les points noirs, ce qui les a agacés
Comme pour m’aider à tourner un peu la page, j’ai également relevé les désagréments — oui, il y en a eu quelques-uns – qui ne manqueront certainement pas.
Les prix olympiques de la restauration
Salées, les chips. Et l’on parle bien à l’addition, à 7,50 €, le paquet de 150 g vendu au Club France a été l’un des symboles des prix élevés pratiqués par la restauration à l’intérieur et à proximité des sites olympiques. Dans certains établissements, le steak-frites a bondi de 11 € a 15 € entre fin mai et fin juillet, soit 36% d’augmentation.
Devant le Parc des nations de la Villette (XIX°), la bavette d’aloyau a pour sa part augmentée de 3,30 €. A deux pas du Stade de France, le demi de bière ne se négocie plus au-dessous de 6 €. Reste désormais à savoir si, passé les Jeux, les prix dégonfleront.
Paris sous cloche avant les JO
« Ça fait un peu prison », glissait un policier national quelques jours avant le lancement des Jeux. Ou « une ambiance confinement » décrivait une riveraine parisienne.
On a moins aimé ces milliers de barrières déployées dans le centre de la capitale en marge de la cérémonie d’ouverture du 26 Juillet. Des grilles de 2 m de haut, 44 000 au total, installées dans Paris pour sécuriser la grande parade fluviale et les courses sur route qui ont suivi.
Des images insolites comme celle d’un Parisien se faisant livrer son repas par-dessus une grille ont tourné sur les réseaux sociaux. Comme celles de clients d’un restaurant contraints de faire un détour ou encore ces riverains de l’ile de la Cité et de l’ile Saint-Louis barricadés et soumis à un QR code, obligatoire pour rentrer chez eux. Quand les habitués des footings au bord de la Seine ont dû revoir leurs itinéraires.
Les transports
Le ticket de métro reste en mode JO. Les tarifs seront au plus haut jusqu’à la fin des épreuves paralympiques, le 8 septembre. Y compris entre les deux périodes de Jeux et alors que l’offre de transport ralentit.
Après les jeux… c’est encore les Jeux ! En tout cas pour les usagers occasionnels des transports. Ils vont devoir continuer à payer leurs trajets au prix fort jusqu’à la clôture des Jeux paralympiques, le 8 septembre.
« Economiser » les effectifs
Le maintien de ces tarifs qui surprend malgré tout de nombreux usagers, qui s’en plaignent déjà. D’autant plus que la « parenthèse enchantée » dans les transports s’est, elle, bien refermée après la cérémonie de clôture. Dès le lendemain, les réseaux de bus, métro, RER et Transilien sont repassés en offre estivale réduite. Pour s’adapter à la baisse de fréquentation traditionnelle de la première quinzaine d’août, mais aussi pour « économiser » les effectifs en prévision des renforts qui seront à nouveau nécessaires durant les Jeux paralympiques.
« C’est très cher… mais je le savais. L’agence de voyages nous avait prévenus », sourit Barbara, une touriste israélienne arrivée à Paris juste après les JO. Un peu perplexe devant le distributeur de tickets de la station Bir-Hakeim (ou les agents chargés de renseigner les usagers se font plus rares), la jeune femme se demande si elle n’a pas intérêt à acheter un passe d’une journée (à 16 €) plutôt que de multiplier les tickets à 4 €.
«Zéro euro de dette JO»
« Oh m… c’est encore les tarifs majorés !», déplore Myriam, une Parisienne qui n’a pas « stocké » suffisamment de tickets sur son Navigo Easy. « Les Franciliens qui n’ont pas d’abonnement peuvent encore souscrire au dispositif Liberté – pour bénéficier des tarifs normaux. L’inscription est immédiate aux guichets et nécessite environ une semaine de délai, en ligne », rappelle IDFM.
Celle-ci précise que le surcoût des transports olympiques (évalué à 250 millions d’euros) sera payé par les touristes, « Il y aura zéro euro de dette JO », a déjà signalé la présidente de la région et d’Île-de-France Mobilités, Valérie Pécresse.
Pour le président la fête est finie
N’en déplaise à Emmanuel Macron, qui aurait bien voulu prolonger la fête des Jeux, la vie politique a repris ses droits : pleinement, résolument, toujours aussi complexe, éruptive. Avec tous les coups de pression et de billard a mille bandes que ce moment inédit commande cinq semaines après le second tour des élections législatives, le Premier ministre démissionnaire n’est toujours pas remplacé. Et le risque d’un blocage politique menace. Espérons que les Lumières inspirent ses décisions.
Portez-vous bien !
Jean-Pierre Willem
N’oubliez pas de consulter mon site : www.association-biologique-internationale.com
Vous y trouverez des prescriptions actualisées de maladies, infarctus, H.T.A, covid long , troubles de la thyroïde.
Docteur Willem franchement merci pour vos info lettre pas prise de gère pas d appâtâtes un article tél qu on pourrait lire dans les journaux. Il y en auraient beaucoup qui devrait prendre de la graine
Excellente synthèse neutre et objective
Alain Cathelain
Cher docteur !
Que ferions-nous sans vous et vos collègues de bonne disposition ?
Nous sommes bien en guerre – c’est la drôle – avant celle qui pourrait être plus impitoyable !
Restons bien unis – Catholiques, nous prions pour vous et tous les vôtres !
Au nombre des désagréments, vous avez omis de parler des sans abris, parqués on ne sait où !
Bonjour , je pense que, sauf à être “bigleux” , vous avez omis la” cérémonie” transgressive d’ouverture , et celle de fermeture , crépusculaire , de fin du Monde .
La Fête a failli être belle .
JM
si j applaudis sur tous les sportifs venus célébré ces JO 2024 à Paris , je porte un avis plus que maussade sur les cérémonies d’ouverture et de fermeture , je suis restée perplexe devant certaines prestations qui ont soulevé des tollés de réactions très négatives de la part de certains pays…je les comprend … j’ai cherché ou se cachait la valorisation du sport ,de la beauté, de l’endurance , de la volonté de faire au mieux … peine perdue devant ce theatre de guignols peinturlurés , d’apparition hideuse dans le ciel , ressemblant à un squelette doré!!! rien avoir avec les joies du sports ,du dépassement de soi dans l’effort.