LA SAGA DU DOLIPRANE

Chers amis,

Doliprane bientôt dans le giron américain.

Le groupe pharmaceutique Sanofi s’apprête à céder au fonds américain la moitié de sa filiale Opella. Il veut se décharger de toute sa branche « grand public » qui contient le Doliprane le médicament vedette des Français, plus assez rentable comparé aux traitements innovants commercialisés au prix fort.

A lui seul, ce médicament réalise 8% des 5,2 milliards de chiffre d’affaires de la branche grand public. Il s’en vend chaque année 453 millions de boîtes produites par 600 salariés sur deux sites à Lisieux (Calvados) et Compiègne (Oise).

On retrouve en tête de liste des dix médicaments les plus prescrits en quantité en France en 2005 trois antalgiques à base de paracétamol seul : le Doliprane (1er), l’Efferalgan (2e) et le Dafalgan (3e). Deux antalgiques avec du paracétamol associé se placent aussi dans les dix produits les plus prescrits : Propofan (6°) et Di-Antalvic (8e).

Aujourd’hui, une boîte de Doliprane est vendue en moyenne 2,15 euros, sur cette somme, 75 centimes reviennent au laboratoire, le reste est réparti entre le grossiste et le pharmacien.

Sanofi veut céder le Doliprane au prix de 15 milliards, une belle somme ! Rappelons que notre gouvernement leur a apporté des aides. Sanofi pourrait les rembourser, en plus des dividendes issus de la vente !

Le nouvel acquéreur de Doliprane aura toute latitude pour délocaliser les deux sites français de Lisieux et Compiègne au titre de la réduction des coûts. La puissance publique pourrait également inscrire le Doliprane sur la liste des médicaments génériques (ce qui n’est pas la situation envisagée). Dans ce cas de figure le prix de vente de ce « clone » du Doliprane serait de 60% inférieur au prix de l’original et ferait donc chuter instantanément les ventes du médicament historique.

Jusqu’en 2002, l’apparition de paracétamol générique en France a été bloquée pour sauvegarder l’emploi de l’usine Doliprane de Sanofi à Lisieux, dont les deux députés-maires successifs de 1953 à 1989 étaient pharmaciens. Le paracétamol était dans le domaine public mais son « généricage » fut bloqué au prétexte de l’absence d’un dépôt de brevet spécifique.

Paracétamol

Le paracétamol, aussi appelé acétaminophène, est un composé chimique utilisé comme antalgique (anti-douleur) et antipyrétique (anti-fièvre), qui figure depuis le début des années 1950 parmi les médicaments les plus communément utilisés et prescrits au monde.

Il est indiqué dans le traitement des douleurs d’intensité faible à modérée, seul ou en association avec d’autres analgésiques (opioïdes entre autres). Il est très populaire car il aurait moins de contre-indications que les autres antalgiques et jouit d’une bonne image auprès du public.

Le paracétamol est entièrement synthétique, sa formule brute est C8H9NO2. Dans les conditions ordinaires, le paracétamol est une poudre blanche avec un léger goût, soluble dans 70 parts d’eau, 7 parts d’alcool à 95%, 13 parts d’acétone, 40 parts de glycérol ou 50 parts de chloroforme.

Son mécanisme est très complexe ; en effet, il diminue la fièvre, mais pas par le même mécanisme que l’aspirine ou l’ibuprofène, qui agissent sur l’inflammation.

Le symposium de New York avait souligné un effet secondaire de l’aspirine jusqu’alors non remarqué – que ne provoquerait pas le paracétamol : l’irritation de l’estomac. C’est cet avantage comparatif en faveur du paracétamol qui avait décidé les laboratoires MacNeil (qui ne produisaient pas d’aspirine) à lancer ce nouveau médicament dont la promotion sera précisément axée sur cette particularité. Le produit devient ensuite populaire chez les adultes pour la même raison.

Mécanisme d’action

Le mécanisme d’action complet du paracétamol reste inconnu, un siècle après sa découverte. Cependant, il a été démontré qu’il agit principalement au niveau du système nerveux central.

Selon une étude de 2006, le paracétamol agirait en inhibant au niveau central la production de prostaglandines, impliquées dans les processus de la douleur et de la fièvre, par le biais d’une action inhibitrice sur l’enzyme prostaglandine H2 synthase (PGHS), qui comporte notamment un site actif « cyclooxygénase » (ou COX), cible de la majorité des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), et un site « peroxydase » (ou POX), sur lequel agirait le paracétamol. Le paracétamol n’aurait pas d’action directe sur le COX-1 et le COX-2, les deux formes de cyclooxygénase (COX) sur lesquelles agissent les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) comme l’aspirine ou l’ibuprofène.

Pharmacocinétique

L’absorption du paracétamol par voie orale est complète et rapide : le maximum de concentration plasmatique est atteint entre 15 minutes (comprimé effervescent) et 30-60 minutes (comprimé et poudre) après ingestion. Il se distribue rapidement dans tous les tissus.

Les concentrations sont comparables dans le sang, la salive et le plasma. Le paracétamol est métabolisé essentiellement au niveau du foie. Les deux voies métaboliques majeures sont la glycuroconjugaison et la sulfoconjugaison.

L’élimination du paracétamol est essentiellement urinaire : 90% de la dose ingérée est éliminée par le rein en 24 heures, principalement sous forme glycuroconjuguée (60 à 80 %) et sulfoconjuguée (20 à 30%) et moins de 5% est éliminé sous forme de paracétamol.

Posologie

La dose, ou posologie maximale peut varier d’un pays à l’autre selon la recommandation des produits de santé. En France, la posologie est de :

  • Pour les adultes : 500 à 1 000 mg par prise, en espaçant les prises de quatre heures minimum. Il n’est généralement pas nécessaire de dépasser la dose de 3 g/j. Exceptionnellement, en cas de douleurs intenses non complètement contrôlées par 3 g/j, sur avis médical. En l’absence de facteurs de risques concomitants, on peut atteindre un maximum de 4 g/j, (soit quatre fois 1 000 mg ou huit fois 500 mg).
  • Pour les enfants : la dose quotidienne recommandée est de 60 mg/kg par jour, à répartir en quatre ou six prises, soit environ 15 mg/kg toutes les six heures ou 10 mg/kg toutes les quatre heures.

Contre-indications

Les contre-indications absolues sont l’hypersensibilité au paracétamol, l’insuffisance hépatocellulaire sévère et la porphyrie (troubles de la synthèse de l’hémoglobine).

Les facteurs de risques pouvant amener à un surdosage en paracétamol sont les insuffisances hépatiques légère à modérée (une insuffisance hépatique sévère contre indiquant le traitement), l’alcoolisme, le déficit en glutathion hépatique (comme lors de la malnutrition, le jeûne prolongé, l’anorexie…), la déshydratation et le syndrome de Gilbert (accumulation dans le sang de bilirubine).

Précautions d’emploi

Le paracétamol est autorisé en cas de grossesse et d’allaitement. Cependant, plusieurs études ont mis en cause cette molécule. En 2016, une étude publiée dans JAMA Pediatrics a mis en évidence un lien entre prise de paracétamol pendant le second et troisième trimestre de la grossesse et l’augmentation du risque de certains troubles du comportement comme l’hyperactivité ainsi que le risque pour les enfants de souffrir de problèmes respiratoires ou d’asthme avant l’âge de 7 ans.

Perturbateur endocrinien de par un effet anti-androgène, la prise de paracétamol, sur de longues périodes (une à quatre semaines) en association avec d’autres analgésiques, pourrait générer durant la grossesse des anomalies du développement de l’appareil reproducteur masculin (cryptorchidisme).

Par ailleurs, le paracétamol, utilisé à des doses supérieures à 3 g/j, pendant plus de 4 jours consécutifs, pourrait potentialiser l’activité anticoagulante des antivitamines K. Dans ce cas, une surveillance de l’INR (International Normalised Ratio) serait recommandée.

Effets indésirables

  • De façon ponctuelle : hypotension, choc anaphylactique vasculaire, syndrome de Lyell (décollement de la peau) et syndrome de Stevens-Johnson, ulcération rectale, agranulocytose, pancréatite aiguë (généralement en association avec d’autres médicaments comme la codéine), hépatite chronique active, hépatite granulomateuse et rhabdomyolyse.
  •  Très rarement on recense après une prise inconsidérée de paracétamol : éruption cutanée avec rash ou éruption urticarienne d’origine probablement allergique, thrombopénie et asthme.
  • Surdosage

Le paracétamol est un médicament utilisé couramment et disponible dans les pharmacies. Les cas de surdosage sont courants – plus de 100 000 par an aux États-Unis avec des conséquences graves. Ils peuvent entraîner, si le surdosage est au long terme (environ 10 g/jour pendant deux semaines), une nécrose hépatique. Dans le cas d’un surdosage rapide (25-30 g en un jour), une hépatite fulminante, qui nécessite une greffe de foie devenant nécessaire lorsque les dommages hépatiques sont très importants. Le rein est touché par le même mécanisme.

Les individus qui ont pris trop de paracétamol n’ont généralement pas de symptômes pendant les vingt-quatre premières heures. Bien que des nausées ou des vomissements apparaissent en premier, ces symptômes disparaissent après quelques heures. Les sujets se sentent mieux et croient que le pire est passé. Si la dose absorbée est toxique, après cette période de bien-être, le sujet a une défaillance hépatique. Dans les cas extrêmes, le sujet tombe dans le coma avant d’avoir identifié une défaillance du foie.

Le Covid, une épidémie meurtrière !

On a recensé en France 170.000 décès, attribués au virus et aux vaccins, mais on a occulté les morts dus au Doliprane. Pour colmater la souffrance des malades, les ministres successifs de la Santé et les 12 professeurs qui se sont succédé sur les divers plateaux recommandaient le paracétamol en guise d’antalgique sans préciser le mode d’emploi ; c’est ainsi que des prises quotidiennes et durant de longs mois ont généré des nécroses hépatiques qui justifiaient une greffe de foie. Beaucoup de morts furent recensés sans en connaitre l’origine !

Prise en charge

Toute personne ayant ingéré une dose supérieure à la dose toxique théorique ou ayant ingéré une dose inconnue supposée supérieure, doit être immédiatement transférée dans un service d’urgences hospitalier où le traitement peut être l’administration en intraveineuse ou orale de N-acétyl-cystéine (NAC).

L’absorption du paracétamol par voie gastro-intestinale est complète au bout de deux heures en conditions normales, voilà pourquoi une décontamination gastro-intestinale n’est utile que pendant ce laps de temps.

Le lavage gastrique n’est pas recommandé, tout comme les vomissements provoqués par l’utilisation d’un vomitif. Le sirop d’ipéca ne présente pas d’intérêt (prendre plutôt Ipeca 5CH en homéopathie).

Le charbon activé, qui réduit l’absorption digestive du paracétamol et présente moins de risques que le lavage gastrique, est indiqué uniquement lorsque la quantité de paracétamol absorbée est potentiellement mortelle et que l’ingestion a eu lieu moins d’une heure avant. Dans ce cas, on recommande une dose unique de 1 à 2 g/kg d’une suspension aqueuse de charbon actif administrée par voie orale.

Si la dose supposée ingérée est supérieure à huit grammes, l’administration de N-acétylcystéine est immédiate, « à l’aveugle », sans attendre les résultats du taux plasmatique de paracétamol. L’utilisation d’acétylcystéine par voie intraveineuse est efficace en combinaison avec du charbon activé.

La N-acétylcystéine s’administre comme antidote soit par voie buccale (Fluimucil granulé ou Mucomyst soluté, disponibles en pharmacie), soit en perfusion intraveineuse (Fluimucil 20 % (Inpharzam), amp. à 25 ml, 1 g = 5 ml).

C’est ainsi qu’il est recommandé aux consommateurs de doliprane, D.antalgic, Efferalgan, de prendre ces produits durant de courtes durées et modérément.

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On dispose d’un antalgique naturel : le TOPAGIL qui contient des extraits secs de vergerette du Canada, de feuilles de frêne et de busserole, 2 gélules matin et soir.

Boîte de 200 gélules végétales au labo Phyt-Inov, Tel : 00 41 32 466 89 14.

  • Les huiles essentielles

HE de Gaulthérie couchée (interdite mais toujours en vente) contient 97 % de le salicylate de méthyle.

HE d’Eucalyptus citronné est un antalgique et anti-inflammatoire puissant.

HE Menthe poivrée : antalgique et anesthésiante.

HE Achillée millefeuille : anti-inflammatoire (névralgies, névrites, zona).

Les douleurs à colmater sont nombreuses, voici deux exemples avec application des HE :

Arthrose, rhumatismes

  • HECT Gaulthérie couchée                    2ml
  • HECT Lavandin super                           1ml
  • HECT Romarin CT camphre               1ml
  • HECT Katrafay                                         1ml
  • HECT Thym saturéoïde                        1ml
  • HV Arnica ou Camomille        qsp       20ml

2 à 3 applications locales par jour selon le besoin.

Torticolis

  • HECT Gaulthérie couchée                    2ml
  • HECT Romarin CT camphre               2ml
  • HECT Katrafay                                         1ml
  • HV Amande douce                    qsp       10ml

4 à 6 gouttes en application locale 6 fois par jour jusqu’à la guérison.

Les diverses stratégies anti-douleur

On peut recourir aux HE, à l’homéopathie, aux compléments alimentaires, à la gemmothérapie.

Voir mon livre « 100 Ordonnances naturelles pour 100 maladies courantes ». Ed. Trédaniel. On y retrouve :

Arthrose, céphalées, chute sur coccyx, Dupuytren, entorse et foulure. Hallux valgus, migraine, névralgie faciale, Polyarthrite rhumatoïde, SEP, torticolis, tendinite.

Pour les 600 ouvriers des usines de Compiègne et de Lisieux qui fabriquent le paracétamol, je leur conseille de prier Sainte Thérèse de Lisieux qui pourrait faire un miracle pour le maintien des emplois.

Portez-vous bien !

Jean-Pierre Willem

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