Chère lectrice, cher lecteur,
Après 18 mois de la covid-19, beaucoup de patients se plaignent de troubles neurodégénératifs sous forme d’anosmie (perte de l’odorat), perte de mémoire, maux de tête, pertes de conscience et souvent troubles cérébro-vasculaires aigus.
Environ 20 % des patients seraient concernés par des symptômes durables, mais les données manquent.
La science et le corps médical découvrent seulement ce phénomène et si les réseaux sociaux n’avaient pas relayé massivement leurs témoignages, les malades seraient peut-être encore en train de crier dans le désert médical.
Aujourd’hui, certaines personnes sorties de réanimation décrivent souvent des complications.
D’autres patients, qui ont déclaré une forme mineure, ressentent pourtant des symptômes persistants, ce que les experts commencent à appeler le « covid long », le « syndrome post-covid » ou encore le « covid au long cours ».
Les syndromes post-infectieux se traduisant notamment par des troubles olfactifs et cognitifs, une fatigue mentale et physique, un brouillard mental avec difficultés à se concentrer, des troubles du comportement, une humeur labile, des douleurs ou encore des maux de tête au décours de l’atteinte virale.
A plusieurs reprises, des traces du coronavirus SARS-CoV-2 ont été observées dans le cerveau de personnes décédées de la Covid-19 lors d’autopsies.
L’hypothèse selon laquelle le coronavirus est capable d’envahir le système nerveux central est donc à l’ordre du jour.
L’un des points clé qui échappent encore à la compréhension des chercheurs est le chemin pris par le coronavirus pour atteindre le cerveau, qui est isolé de la circulation sanguine par la barrière hématoencéphalique.
Les pathogènes ou les toxines véhiculées par le sang sont filtrés par cette membrane cellulaire, seuls les nutriments et les déchets peuvent la traverser.
Qu’en est-il du coronavirus ?
La première intuition des chercheurs a été de regarder du côté des neurones. Le SARS-CoV-2 pourrait entrer par l’extrémité des axones des neurones du système olfactif et remonter jusqu’aux corps cellulaires situés dans le bulbe olfactif.
L’exemple du virus de l’herpès
Prenons l’exemple de la maladie d’Alzheimer, qui n’était pas considérée comme une maladie infectieuse : la découverte de pathogènes dans le cerveau de patients Alzheimer a constitué à la fois une surprise et une source d’inquiétude. La bactérie Porphyromonas gingivalis (ou P. gingivalis) est apparue de façon répétée dans le cerveau de malades d’Alzheimer.
D’autres bactéries ont également été retrouvées, notamment le Fusobacterium nucleatum et le Prevatella intermedia.
C’est le cas aussi pour le virus de l’herpès de type 1, les norovirus et les picornavirus.
Il en va de même de Herpès simplex, un virus qui vit pendant des années dans les cellules ganglionnaires du nerf trijumeau innervant le visage et les lèvres, et qui finit par remonter ce même nerf trijumeau et envahir le cerveau, où il va créer un état inflammatoire qui débouche sur la maladie d’Alzheimer.
En fait, la maladie d’Alzheimer reflète la réaction de protection du cerveau à de nombreuses agressions infectieuses, inflammatoires ou toxiques.
Ce n’est pas tant l’accumulation des plaques séniles extracellulaires qui déclencherait le déclin cognitif que la neuro-inflammation qui résulte de l’atteinte virale1.
C’est ainsi qu’une infection virale peut entraîner une surproduction de cytokines, d’interleukines, de lymphocytes T et des mutations de l’ADN.
Un virus pourrait ainsi permettre des mutations de l’ADN ou des expressions de certains gènes endormis favorisant ainsi la genèse de la maladie d’Alzheimer.
Des voies respiratoires au cerveau
Bien que les coronavirus soient des virus essentiellement respiratoires, plusieurs recherches font état de leur capacité à infecter aussi le système nerveux central et à provoquer des troubles neurologiques.
Les neurones du système nerveux central seraient la cellule ciblée par le virus qui provoque leur dégénérescence.
Comment les virus pénètrent-ils dans le cerveau ?
Nous l’avons dit, normalement ce dernier est protégé par la barrière hémato-encéphalique, mais cette barrière peut se fragiliser.
De la même façon que l’on peut développer une hyperperméabilité intestinale, on peut développer une hyperperméabilité de la barrière hémato-encéphalique.
Certains microbes peuvent également parvenir jusqu’au cerveau par le nez (comme le savent bien les cocaïnomanes), les sinus, par l’intestin (le nerf vague relie l’intestin au tronc cérébral).
Il est probable que les facteurs de risque de la maladie d’Alzheimer atteignent le cerveau par l’ensemble de ces voies.
De nombreuses études ont montré que l’accès au cerveau par le nez et les sinus était également un déterminant essentiel de la maladie d’Alzheimer
Parallèlement ces trente dernières années, la littérature a mis en évidence une atteinte olfactive précoce dans l’Alzheimer, qui se généralise sur l’ensemble du spectre olfactif au fur et à mesure de l’aggravation de la maladie.
Ces neurones pourraient servir d’autoroute au coronavirus pour envahir le cerveau, l’infection virale des neurones olfactifs constitue une porte d’entrée vers le cerveau en franchissant la barrière hémato-encéphalique.
Un diagnostic précoce
Pour vérifier l’effondrement de l’ultime barrière hématoencéphalique, on recourt au test Cyrex Array 20 (disponible aux Etats Unis, au Canada, en Irlande et en Grande-Bretagne), il authentifie l’hyperperméabilité de la barrière hémato-encéphalique.
Aujourd’hui on dispose d’un simple test sanguin capable d’identifier, avant l’apparition des premiers symptômes une neurodégénérescence sous-jacente.
Ce test permet d’obtenir un premier diagnostic chez les personnes développant des problèmes cognitifs.
Il est moins invasif et plus confortable pour le patient et permet de matérialiser la présence d’une neurodégénérescence sous-jacente avec une excellente précision.
« Bien qu’il ne soit pas spécifique à un trouble en particulier, il devient indispensable dans le dépistage rapide de la neurodégénérescence présentant des troubles de la mémoire ou d’autres troubles cognitifs et psychiatriques », précise un chercheur de King’s College, le Dr Abdul Hye.
Les observations cliniques d’Hervé Vespignani, professeur honoraire de neurologie à l’université de Lorraine, vont également dans ce sens, avec la mise en évidence par électroencéphalogramme de lésions cérébrales chez des patients atteints du Covid-19.
« Ces lésions peuvent avoir des séquelles cognitives sur le long terme : difficultés d’attention et de concentration, troubles du sommeil, troubles de la mémoire immédiate, voire des phénomènes psychologiques ».
Traiter la covid-19 comme Alzheimer ?
La maladie d’Alzheimer est constituée de trois signes cliniques : troubles olfactifs, cognitifs et comportementaux.
Dès lors que ces signes se retrouvent chez les patients atteints du Covid long, il serait logique de les traiter avec la même thérapie naturelle.
La maladie d’Alzheimer entraîne préférentiellement la perte des neurones qui utilisent l’acétylcholine comme neurotransmetteur.
La première cible : restaurer le déficit en acétylcholine, un neurotransmetteur impliqué dans la transmission nerveuse et la mémoire.
La médecine officielle n’a jamais pu mettre au point un traitement efficace, même si elle a pris conscience du rôle clef de l’acétylcholine, les produits disponibles se révélèrent trop iatrogènes.
Les médicaments prescrits pour restaurer l’acétylcholine étaient le Donépézil (Aricept), rivastigmine (Exelon) et galantamine (Réminyil).
A l’arrivée ces médicaments présentaient des effets secondaires sous forme de nausées, de diarrhées, mais surtout de manifestations cardiovasculaires (hypotension, bradycardie…).
Ces 3 produits dangereux et destinés à restaurer l’acétylcholine ont été retirés par le ministère de la santé.
Depuis ce retrait, la maladie d’Alzheimer n’est plus traitée.
Dès lors que les séquelles du coronavirus se rapprochent de celles de la maladie d’Alzheimer, à savoir les troubles olfactifs, cognitifs et du comportement, la thérapie consistera à restaurer en premier lieu l’acétylcholine.
Comment trouver cette molécule originale dans la Nature ?
Bien souvent le hasard ou la providence sont au rendez-vous…
…C’est ainsi qu’en prescrivant une huile essentielle à action mucolytique et expectorante (facilite la toux) à de nombreux patients, ceux-ci ont été étonné de retrouver (ou de renforcer) leur mémoire.
Depuis une trentaine d’années, je suis resté fidèle à cette huile essentielle que je prescris aux étudiants et aux séniors atteints de troubles cognitifs.
Cette thérapie continue de faire des heureux.
Quand on n’y sent plus rien
Les huiles essentielles (romarin, lavande fine, oranger doux, lavadin super par exemple, ndle.) sont idéales pour procéder à une rééducation olfactive.
Elle consiste à l’acquisition de 2 ou 3 huiles essentielles différentes dont on respire la fragrance au bouchon, plusieurs fois par jour.
En quelques semaines, certains récupèrent leur mémoire.
La maladie d’Alzheimer est un champ de recherche important pour l’aromathérapie olfactive.
Ainsi au Japon, des chercheurs ont observé que la diffusion d’huiles essentielles à spectre respiratoire restaurait le système olfactif au bout de 28 jours.
Les patients retrouvaient la capacité de formuler des idées abstraites et de récupérer le sens de l’orientation des patients.
Nous disposons ainsi d’une belle gamme d’HE pour l’ensemble des troubles du comportement (désorientation, déambulation, humeur, cris, idées de persécution, angoisse, aphasie, dénutrition, diverses incontinences, agressivité…)
En France, une étude à grande échelle s’est déroulée dans trois hôpitaux de l’Assistance publique, visant à mesurer l’impact des diffusions aromatiques sur les troubles du comportement et du sommeil des patients.
Une autre étude à Nice, menée au sein du Centre de la Mémoire du CHU, a évalué l’impact de la diffusion d’huiles essentielles sur le comportement, la cognition et la motricité des malades d’Alzheimer.
Pour ce faire, ils disposent d’une gamme importante d’huiles essentielles permettant de colmater l’ensemble des signes cliniques.
Pour le choix des huiles essentielles, nous conseillons celles qui sont riches en citronellol, en géraniol, en limonène, en linalol et en acétate de néryle, des composés aromatiques qui diminuent considérablement l’expression des récepteurs ACE2 dans les cellules épithéliales et bloquent l’entrée du virus dans les cellules hôtes.
Un double impact bienvenu en ces temps de Covid long…
En attendant, vous pouvez lire mes deux ouvrages sur le sujet :
« Alzheimer et odorat : quand les arômes restaurent la mémoire ». Ed. Trédaniel. En vente dans les librairies ou à la FNAC.
Mon dernier livre est disponible dans les librairies :
« 104 maladies du XXIe siècle – 104 prescriptions naturelles ». Ed. Testez.
Portez-vous bien !
Jean-Pierre Willem
Sources :
1. Par neuro-inflammation, on entend l’ensemble des réactions immunitaires déclenchées dans le cerveau.
Merci pour le partage. J’ai des manques olfactifs depuis près de 20 ans. Dieu merci, la mémoire, coordination etc. Vont bien. Je me mets à la respiration des huiles essentielles au plus vite. Merci pour vos conseils.
Quelle est cette huile essentielle expectorante dont vous parlez pour soigner la toux et qui aide pour la mémoire ?