Chère lectrice, cher lecteur,
Les frimas, bousculés par les premiers rayons printaniers, ont cédé du terrain et se sont évanouis peu à peu.
La promesse de jours plus doux, l’éclosion des premiers bourgeons réjouissent en général, dérouillent les corps et estompent la morosité.
Si chaque floraison traduit un renouveau de la nature, elle s’accompagne malheureusement aussi de multiples dispersions agressives pour les personnes qui y sont sensibles.
Les pollens qui se répandent dans l’atmosphère peuvent constituer de redoutables substances allergènes.
En vingt ans, les allergies respiratoires ont presque doublé.
Cela s’explique en partie par les modifications de notre mode de vie et de l’influence prépondérante des facteurs environnementaux, tels que la pollution atmosphérique ou l’utilisation excessive d’additifs alimentaires.
Respirer l’air printanier, manger des fraises ou marcher au milieu des platanes, des frênes ou des hêtres ne sont pas des activités aussi anodines qu’il y paraît, car l’allergie plane au-dessus de nos têtes.
Et un beau jour, sans que rien ne le laisse présager, on éternue, on se mouche, on pleure ou suffoque, on se gratte.
Aujourd’hui, ce sont près de 15 millions de Français sont touchés par cette maladie, fluctuant au gré des saisons et du baromètre.
Les facteurs favorisants les crises allergiques
Parmi les différentes manifestations allergiques (rhume des foins, asthme ou eczéma) dont souffrent tant de nos contemporains, nombre d’entre elles sont liées à l’environnement végétal et en suivent le rythme.
Cependant, d’’autres facteurs, comme le stress et la fatigue, peuvent aussi favoriser la survenue d’une allergie.
Un certain nombre d’infections, et notamment virales, peuvent, lorsqu’elles coexistent avec une forte période de pollinisation, entraîner une sensibilisation accrue aux pollens parce qu’elles dérèglent les mécanismes de la régulation immunologique.
C’est le cas lors de l’émission pollinique des bouleaux, la plus intense, qui donne la possibilité d’acquérir une sensibilisation spécifique à ce pollen.
Il y a actuellement une recrudescence des allergies, particulièrement dans les villes.
Et ce phénomène va en s’accroissant de manière exponentielle et inquiétante.
Il serait dû au réchauffement climatique et aux pollutions atmosphériques (particules fines, diesel, benzène, etc.).
Les scientifiques mettent aussi en cause la « malbouffe » qui sensibilise le système immunitaire et conduit à un état global d’allergie, qu’elle soit respiratoire, cutanée ou digestive.
Attention aux allergies croisées !
Une allergie peut en cacher une autre.
Certains patients allergiques au pollen inhalé sont également très sensibles à d’autres substances a priori très différentes.
Il existe ainsi des allergies dites « croisées » à la fois au pollen de bouleau et à la pomme, puis aux fruits à noyaux, au latex et à la banane, à l’armoise et au céleri, à l’ambroisie et au melon, etc., cette liste s’allonge d’ailleurs régulièrement.
Le phénomène est dû au fait qu’entre le bouleau, le noisetier et l’aulne, par exemple, il existe des d’antigènes communs.
Il existe également des allergies croisées entre les familles beaucoup plus lointaines comme le frêne et l’olivier.
Si l’allergie n’est pas handicapante, il est bon néanmoins d’observer un certain nombre de précautions.
Choisir d’abord, de préférence, de passer ses vacances au bord de la mer.
Éviter aussi les « parties de campagne » en pleine saison de pic pollinique.
En revanche, s’il pleut, vous pouvez sortir en toute tranquillité : la pluie « cloue » les pollens au sol.
Les allergies au pollen sont souvent mal identifiées
La maladie allergique la plus typique est une allergie aux nombreux pollens (arbres, armoise, ambroisie, plantain…).
Elle touche 20 % de la population. C’est une affection périodique, tandis que les allergies aux acariens ou à la poussière de maison durent toute l’année.
Elles se manifestent surtout par des symptômes dans la ou les sphères où le patient présente une fragilité. C’est ainsi qu’il faudra agir au niveau du maillon faible :
- les voies respiratoires,
- les troubles neurovégétatifs,
- les troubles du sommeil,
- les perturbations digestives et hépatiques.
Ces allergies sont variées selon les sujets, mais on peut retenir les symptômes communs suivants :
- survenue des troubles du mois d’avril au mois de juillet (graminées courantes) ou en septembre (armoise);
- écoulement nasal clair comme de l’eau, irritant ou non;
- éternuements variables, en rythme et en intensité;
- conjonctivite associée avec le bord des yeux rouges, parfois gonflement des paupières qui sont irritées;
- association fréquente avec de l’asthme ou de l’urticaire (autres expressions du terrain allergique).
Les allergies par pollens sont souvent fort mal identifiées.
Elles dépendent en effet de très nombreux facteurs botaniques, climatiques et météorologiques.
Printemps et rhume des foins : 2 alliés qui empêchent de bien respirer
C’est une affection fréquente puisqu’elle touche 10 à 20 % de la population.
Elle est exceptionnelle avant l’âge de 5 ans, elle apparaît le plus souvent après la puberté et est rarement présente après 35 ans.
Le malade attend impatiemment à la fois la pluie qui améliore provisoirement ses symptômes en plaquant les pollens au sol, et la fin de la floraison… jusqu’à l’année suivante.
Les premiers pollens voltigent dans l’atmosphère déclenchant le fameux « rhume des foins ».
Cela provoque des éternuements explosifs et répétitifs, larmoiements incoercibles et prurit des muqueuses nasales, un écoulement nasal clair et abondant, une irritation des yeux rouges et larmoyants qui piquent et démangent.
Cette rhinite peut parfois provoquer des troubles respiratoires plus importants ou même se transformer en crise d’asthme.
Le calendrier saisonnier des pollens en France
Au nord de la Loire
Février, mars: l’aulne, le noisetier, le peuplier, le saule.
Mars, avril : le bouleau, le charme et le frêne.
Mai: le chêne et le hêtre.
Mai, juin, juillet: les graminées.
Juillet: le châtaignier.
Septembre: l’armoise.
Au sud de la Loire
Décembre, janvier: le mimosa. Février, mars: le cyprès.
Avril, mai, juin: les graminées.
Mi-avril à septembre: la pariétaire.
Avril-mai: te platane.
Mai-juin : l’olivier.
Mi-août et septembre: l’ambroisie.
Septembre-octobre : l’armoise.
Mon arsenal naturel contre l’allergie
Devant le caractère hautement individuel des allergies, les médecines naturelles trouvent, là encore, un terrain d’élection.
Grâce aux différents traitements proposés, la grande majorité de ces allergiques mènent une vie quasiment normale.
Face à tout problème allergique, il convient:
- d’identifier le coupable au moyen de tests cutanés réalisés en mettant au–contact de la peau différentes substances souvent incriminées et en notant les réactions éventuelles;
- de l’éliminer de l’entourage par des mesures d’évitement;
- de traiter en proposant de préférence les médicaments homéopathiques.
De la prévention au curatif : l’homéopathie à vos côtés
En prévention
Il est préférable de commencer le traitement préventif 2 à 3 mois avant l’échéance fatidique, en alternant des doses de Poumon-histamine 15 CH, des doses de Pollens 15 CH et des doses du remède qui correspond le mieux aux manifestations allergiques, en général bien connues des «victimes» par leur tempo répétitif.
Vous devez également de façon impérative associer le médicament de fond, choisi après consultation de votre médecin homéopathe qui retrouve souvent Arsenicum album, Natrum sulfuricum, Nux vomica, Sulfur, 1 dose hebdomadaire en 15 CH par exemple.
En traitement curatif
Prenez systématiquement Galphimia glauca 5 CH, trois granules toutes les heures en commençant dès le début de la crise. Galphimia est le remède d’hypersécrétion nasale et oculaire (œdème des paupières, asthme des foins. C’est la « recette » du coryza allergique.
Ajoutez 5 granules en 7 ou 9 CH, 3 à 5 fois par jour de l’un (ou plusieurs) des médicaments suivants :
- Allium cepa, lorsque le coryza fluent débute par des éternuements presque incessants alors que l’écoulement nasal est irritant et brûlant, excoriant la lèvre supérieure. Un écoulement oculaire doux accompagne cette manifestation.
- Arundo mauritanica, lorsque tout gratte : le nez, les yeux, le palais et les conduits auditifs.
- Arum triphyllum, devant un coryza fluent, excoriant les ailes du nez avec sensation d’obstruction plus marquée au niveau de la narine gauche.
- Arsenicum album, lorsque tout brûle, depuis les larmes qui irritent les yeux et les paupières, jusqu’à l’écoulement nasal qui attaque les narines, avec aggravation nocturne et amélioration passagère à la chaleur.
- Euphrasia officinalis, lorsque le coryza est fluent et violent avec sécrétions abondantes d’un liquide muqueux, très irritant, accompagné d’un larmoiement également abondant, mais âcre et irritant.
Phytothérapie : ces plantes qui vous feront respirer
La gemmothérapie pour soigner le « rhume des foins »
- Ribes nigrum (les bourgeons de cassis) est la plante clé des états allergiques. Son action est anti-inflammatoire, avec drainage de toutes les toxines du corps mais surtout de stimulation des glandes surrénales. Ces glandes sont chargées, entre autres, de sécréter le cortisol (cortisone naturelle fabriquée par le corps). Les bourgeons de cassis vont constituer une sorte de traitement naturel à la cortisone, sans bien sûr les effets secondaires des corticothérapies chimiques. 50 gouttes (voire 100 gouttes si crise d’asthme) + eau, le matin, à répéter.
- Fagus sylvatica (les bourgeons du hêtre) ont une action analogue à un antihistaminique, mais sans l’accoutumance, la somnolence ni encore moins l’épuisement.
- Betula pubescens (les bourgeons de bouleau) ont une action anti-histami‑
nique assez comparable, mais plus marqué sur les bronches et l’asthme.On leur adjoindra Carpinus betulus (les bourgeons de Charme) en cas de
rhinite allergique (rhume des foins) avec ou sans conjonctivite associée. - Viburnum lantana (les bourgeons de la viorne) en cas d’allergies chroniques, bronchites dyspnéisantes, rhinites spasmodiques chroniques.
Chez les enfants, la posologie de chaque plante est d’une goutte par kilo de poids et par jour.
Parfois, les états allergiques nécessitent un nettoyage hépatique. Juniperus et Rosmarinus pourront être associés par cures de 10 jours par mois (50 gouttes de chaque).
Formulation : bourgeons macérat glycériné 1D = Bg. Mac. Glyc. 1D.
Ma tisane anti-allergies
Les formes et les causes d’allergies sont multiples et il en est de même pour les traitements. Cependant, cette tisane de ma composition donne en général d’excellents résultats :
80 g Chardon-Marie + 10 g genêt à balais + 30 g saponaire + 30 g hysope.
Posologie : verser une cuillère à soupe de ce mélange dans 1/4 de litre d’eau bouillante. Filtrer. Sucrer à votre goût. Boire 4 tasses par jour loin des repas.
Attention : Cette tisane est à renouveler à chaque utilisation car la saponaire ne doit pas infuser longuement.
Comptez sur les huiles essentielles
Des huiles essentielles : à sesquiterpènes de type chamazulène
- HE de Tanacetum annuum: antihistaminique
- HE de Chamomilla recutita: antihistaminique
- HE d’Achillea millefolium
- HE d’Artemisia arborescens
Des huiles essentielles: à esther
- HE d’Artemisia dracunculus (Estragon).
Deux HE anti-allergiques
- Estragon et camomille noble.
Prendre 1 goutte de chaque sur un support (1 cuillère à café de miel ou 1/2 morceau de sucre de canne) 2 fois par jour.
Formules pour un asthme allergique
Voie cutanée
- HE Ocimum basilicum ssp basilicum 6,5 ml
- HE Citrus aurantium ssp aurantium (fe) 5 ml
- HE Hyssopus off CT decumbens 3 ml
- HE Ammi visnaga 0,5 ml
- gel neutre ou huile végétale qsp 50 ml
Posologie : 1 à 3 applications (1 noix ou 6 à 8 gouttes) par jour dans le dos ou le long de la colonne.
Voir mon livre Huiles essentielles anti-allergies, ed. Albin michel, 10 euros.
Portez-vous bien !
Jean-Pierre Willem !
Merci et Bravo à ce bon Doc Willem pour ses conseils éclairés
Allergique depuis l’adolescence au pollen de graminées , le traitement homéopathique depuis 28 ans donne de bons résultats .
Pollens de graminées 9 ch et poumon histaminique 9 ch pris début février donnaient de bons résultats , mais cette année les pollens sont en avance et j’ai de petites crises .
Dois-je passer au 15 ch comme vous l’indiquez ? Merci
j ai une peau hyper allergique qui me démange sans arrêt avec ou sans cause précise un peu partout…
que puis je prendre pour que ça s arrête car c’est très pénible
merci
Bonjour, pour les bourgeons de cassis, je ne sais avoir pour l’instant que le macérât de cassis de chez herbalgem mais il parle de 15 gtt au max par jour! Ou le Boiron Ribes Nigrum MT 60 ml mais sans indications! Dois-je diviser le nombre de gouttes par 2? Merci d’avance
Merci beaucoup
Je transmets aux intéressés ?❤️
Et les œufs de caille ?
Blonjour Docteur Willem,
Je reçois votre lettre et merci pour les précieux conseils. Pour vos livres, où pourrais-je les trouver ? Bibliothécaire de métier j’aime lire les livres.
Cordialement,
Samuel R
Je suis asthmatique et j’ai souvent les yeux qui pleurent (allergie), j’aimerais savoir quel produit homéophatique je peux prendre.
Merci de votre réponse
Bonjour,
Je me demandais si vous aviez des personnes compétentes à recommander dans ce domaine sur la région Lyonnaise ?
Merci pour toutes ces informations en tout cas !
Nicolas
Merci infiniment pour cette “lettre” pleine d’explications claires et de conseils extraordinaires pour lutter contre les allergies.
Je transmets toutes ces précieuses informations à mon carnet d’adresse.
Encore merci pour cet immense travail de compilation et de diffusion…
Bien cordialement.
Alix
Merci de votre lettre. Je suis allergique “rhume des foins” depuis l’âge de 5 ans et j’ai 67 ans (et je suis issue d’une famille d’allergique depuis 3 générations) . En 1986, j’ai découvert l’hémopathie pour traiter les allergies. Depuis je revis (auparavant j’étais traité à la cortisone – 2g par jour…). Je retrouve exactement les indications que vous avez données. Merci pour les indications concernant les autres possibilités.