Qui n’a pas vécu une grande peur, une frayeur inoubliable qui reste enracinée dans votre être et qui parfois ressurgit lors des cauchemars ? Certains évoquent une « peur bleue ».
La peur est une émotion générée par une appréhension, une inquiétude, un état d’alarme, en présence ou à la pensée d’un danger, d’une menace. Si l’anxiété est un sentiment de peur vague, la phobie, plus brutale, est liée à un objet déterminé ou une situation précise. Ce sentiment d’extrême tension peut entraîner des réactions de panique ou de terreur.
La phobie est une crainte excessive, persistante, et irrationnelle d’un objet, d’une activité, ou d’une situation pouvant générer de l’angoisse quand le sujet y est confronté ou les évoque, mais ne présentant en eux-mêmes aucun caractère angoissant pour la plupart des individus. Elle entraîne des conduites d’évitement, dites « contre-phobiques », même si le caractère excessif ou absurde est reconnu, et des conduites de réassurance.
Il existe des phobies de presque tout, mais voici les principales :
- agoraphobie (phobie des espaces vides),
- claustrophobie (phobie des espaces clos),
- dysosmophobie (peur des mauvaises odeurs),
- peur de la foule,
- phobies d’impulsion (peur de passer à l’acte en présence d’un objet ou de situations potentiellement dangereux),
- nosophobie (phobie des maladies, évocatrice des troubles obsessionnels compulsifs),
- phobie des microbes,
- phobie scolaire,
- phobie sociale (peur d’être observé dans une situation de performance ou de représentation comme par exemple parler, manger ou écrire en public, d’agir devant les autres de façon humiliante ou embarrassante, d’être jugé par eux),
- peur du vide,
- zoophobies (phobie des animaux).
Quant aux panophobes… Ils ont peur de tout ! Une peur parfois très handicapante.
La phobie ne serait-elle pas une peur de la peur ? C’est la terreur que nous avons de nos propres impulsions, la crainte de devenir la proie d’une panique et de perdre le contrôle, la maîtrise de soi. Les phobiques reconnaissent toujours que leur peur est sans proportion avec la situation qui en est cause.
La phobie est une peur si inhibitrice qu’elle est susceptible d’entraver la capacité à faire face aux situations quotidiennes. Sous une forme mineure, elles sont extrêmement courantes et facilement maîtrisées ; en revanche, si elles sont très fortes, elles peuvent occasionner une peur intense et totalement irraisonnée.
On ignore les causes réelles de la plupart de ces phobies. Bien souvent, elle semble résulter d’une expérience personnelle laissant un souvenir très désagréable, ou d’une peur « héritée », d’un parent par exemple. Il arrive aussi qu’elle soit due à une maladie organique, comme une épilepsie ou une tumeur au cerveau.
Et si c’était un dérèglement de l’oreille interne ?
Un médecin américain, le Dr Levinson, après vingt ans de recherches et plus de vingt mille patients traités, affirme que 90 % de tous les comportements phobiques résultent d’un dysfonctionnement… de l’oreille interne. Ce psychiatre et neurologue s’est spécialisé dans les troubles de l’oreille interne. En traitant ses patients, il a constaté certains changements : « Non seulement leurs problèmes d’oreille se sont atténués, mais leurs phobies sont devenues moins graves. » Fort de sa double spécialisation, il précise : « Un grand nombre de mes patients atteints de troubles de l’oreille interne souffraient de phobies identiques à celles de patients que je traitais en psychiatrie. » Ainsi quand le mécanisme qui régule le sens de l’équilibre est déficient, vous pouvez avoir le vertige, craindre de trébucher ou avoir une peur panique de tomber.
Les thérapies efficaces
Contre les phobies, les thérapies cognitives et comportementales sont en général efficaces, surtout quand la phobie est unique, comme la peur de prendre l’avion, par exemple. Dans ce cas, on confronte petit à petit le sujet à l’objet ou à la situation angoissante pour le « désensibiliser » progressivement.
On ne traite bien sûr que les phobies suffisamment marquées pour gêner la vie du sujet.
Si la personne est suffisamment motivée, on peut la désensibiliser en l’exposant de plus en plus, et très progressivement, à l’objet de sa peur. Il est recommandé d’apprendre parallèlement des techniques simples de relaxation ou de respiration. La personne peut aussi se mettre au yoga, à la méditation, au tai-chi. Il convient par ailleurs d’éviter la consommation d’alcool et de drogues de toute nature, utilisées pour lutter contre la peur, mais qui risquent de provoquer un état de dépendance.
Voici quelques conseils pour mieux gérer ses peurs :
- Apprenez à reconnaître une crise : vous vous sentez submergé par la panique, vous avez déjà vécu cela, vous savez que vous n’en mourrez pas et que vous pouvez dépasser la crise. Le secret consiste à accepter ce fait.
- Affrontez votre peur : l’éviter vous empêcherait de la surmonter. Exercez donc un contrôle sur votre peur en pratiquant un traitement d’exposition graduelle à l’objet ou la « chose » qui vous terrifie, généralement en présence d’une autre personne. Imaginons que vous ayez la phobie des araignées. Commencez par visionner des images de ces insectes. Lorsque vous pourrez les regarder vraiment, passez à une autre étape où vous les voyez vivre et bouger. Puis affrontez une araignée morte et enfin une araignée bien vivante que vous pourrez même toucher. Mais il vous faudra du temps et de la patience.
- Neutralisez la pensée négative : il ne s’agit pas de vous concentrer sur votre phobie et d’imaginer le pire, ce qui déclenche en vous les symptômes physiques. Vous devez laisser votre peur au vestiaire et cultiver des pensées positives et réalistes. Par exemple : « Ce chien est attaché, il ne peut absolument pas se libérer pour me sauter dessus ! »
- Servez-vous de votre imagination : de même que pour les jeux à inventer, ayez recours à des pensées, des fantasmes et des activités qui vous font du bien. En sophrologie, recourir à la « visualisation » : imaginer le plaisir de vous retrouver sur une plage magnifique vous permettra d’oublier tous les dangers improbables qui peuplent votre vie.
- Évitez la caféine : les personnes qui souffrent d’accès de peur à répétition sont parfois très sensibles à la caféine, qui recrée certains des symptômes ressentis pendant une crise. Et souvenez-vous que le thé, le chocolat ou certaines boissons gazeuses au cola en contiennent aussi.
- Brûlez votre adrénaline : en cas de crise, vous vous retrouvez avec un taux d’adrénaline trop élevé dans l’organisme. En bougeant, vous brûlerez cet excès. Ne commettez pas l’erreur de vous asseoir et d’essayer de vous relaxer. Au contraire, il faut vous dépenser.
- Exercez vos muscles : si vous n’arrivez pas à bouger, faites travailler votre corps. Tendez et détendez les différents muscles, plusieurs fois. Gardez dans vos bagages ou votre poche un élastique que vous pouvez vous amuser à tendre et détendre. Cette succession de tensions et relaxations rythmiques brûlera votre surplus d’adrénaline.
Ces plantes vont chasser vos peurs
La phytothérapie trouve ici une application de choix avec notamment :
- le kawa-kawa : antispasmodique, sédatif, antalgique, hypnotique
- la valériane, chez le sujet spasmé cherchant le contrôle intellectuel en toutes situations
- L’aubépine, en cas de symptômes cardiaques (palpitations)
- La mélisse : elle corrige les troubles somatiques associés (palpitations, faux angors, spasmes digestifs, crises nerveuses, migraines), et elle améliore la confiance en soi chez les êtres fragilisés
- La ballote dans les contextes hystériques
- La gentiane jaune ou grande gentiane, avec laquelle on prépare un apéritif bien connu, est aussi, par ses xanthones, pourvue d’une action inhibitrice de la mono-amino-oxydase, qui limite l’élimination trop précoce des neurotransmetteurs, tels la sérotonine
- La passiflore aide à lutter contre les angoisses émotionnelles de la journée et favorise l’endormissement
Afin d’améliorer le sommeil : la passiflore, l’eschscholtzia, le tilleul, les fleurs d’oranger…
Les bonnes huiles essentielles
- HE Néroli : appliquer 2 gouttes sur le plexus cardiaque
Angoisse :
- HE Lavande vraie 1 ml
- HE ylang-ylang 1ml
- HE Ravensare aromatique1 ml
Trois gouttes du mélange sur plexus solaire ou face interne des poignets.
Les pouvoirs des bourgeons
Le matin : 50 gouttes + eau : Ficus carica (figuier) Bg Mac Glyc 1D1 flacon 125ml
Le midi : 50 gouttes + eau : Crataegus oxyacantha (aubépine)
Le soir : 100 gouttes + eau : Tilia tomentosa (tilleul)
Quelques compléments nutritionnels
- Bioline® (oméga-3) : restaurer la fluidité membranaire, 2 fois 2 gélules par jour
- Quiet full® (stress) : 2 fois 2 gélules
- Cynorrhodon vit. C® : 2 fois 2 gélules
Voir mes livres : « Quand le cerveau déraille », « Stress, dépression et troubles du comportement » aux Editions Tredaniel, « Aroma-stress » aux Editions Albin Michel.
Les conseils homéo pour les phobies les plus fréquentes :
- Si le sentiment de peur se manifeste à l’idée d’affronter la foule, prendre 1 dose d’Argentum nitricum 15 CH avant l’événement, puis 3 granules d’Aconit 9 CH.
- Si le bain de foule s’éternise et que les sensations commencent à réapparaître, reprendre 3 granules d’Aconit.
- Sentiment de claustrophobie 1 dose d’Argentum nitricum 15 CH (avant de prendre l’ascenseur, l’avion, ou lorsque l’on éprouve ce type de peur).
- Peur de l’obscurité : 1 dose de Stramonium 15 CH et Phosphorus 15 CH.
- Peur de l’orage : 1 dose de Phosphorus triiodatus 5 CH et Rhododendron 5 CH. Si l’orage dure longtemps et que la peur regagne du terrain, prendre 3 granules Natrum phosphoricum 5 CH.
- Si l’on a peur des maladies (sans raison), prendre 1 dose de Luesinum 15CH et 3 granules toutes les deux heures de Phosphorus 15CH.
- Peur avec palpitations : Aconit 15 CH + Spigelia 5 CH 3 granules toutes les 10 minutes (espacer dès amélioration)
- Peur avec spasmes et variations brusques de l’humeur : Ignatia 7 CH 3 granules 2 à 3 fois.
Avec tout ça, vous n’avez plus de raison d’avoir peur ! C’est donc pleinement serein que je vous dis à très bientôt !
Jean-Pierre Willem
P.S. : L’approche psychologique et émotionnelle des peurs et phobies relève aussi très souvent des remarquables fleurs de Bach. Je vous donne ici quelques rapides indications pour les utiliser.
Signes de dysharmonie | Eveil de potentialités | |
Aspen (Tremble) | Craintes inexplicables et vagues, pressentiments, peur d’un malheur imminent. | Redonne confiance et sécurité. |
Centaury (Petite centaurée) | Peur de s’affirmer, manque de volonté, servilité et caractère influençable. | Renforce l’individualité, apporte sagesse, discernement et volonté. |
Cerato (Plumbago) | Manque d’assurance, de confiance en soi et en ses propres capacités bien que disposant souvent des bonnes qualités. | L’instabilité se transforme en grande capacité d’adaptation, la confiance s’installe et les initiatives personnelles se multiplient, guidées par une intuition plus forte. |
Larch (Mélèze) | Complexe, manque d’assurance et de confiance en soi. | Détermination, sans crainte du résultat. |
Mimulus (Mimule tacheté) | Timidité, peur diffuse, notamment, de tout ce qui est lié à la sexualité. | Tranquillité, confiance en soi et en ses capacités, éveil au sens sacré de la sexualité. |
Red Chestnut (Marronnier à fleurs rouges) | Peur et soucis excessifs, Inquiétude irraisonnée, peur du pire. | Retour de la confiance en soi. |
Rock Rose (Hélianthème) | Terreur, panique dans une situation d’urgence, stress intense, inhibition des réactions. | Courage, contrôle des réactions, lucidité. |
En urgence : Association de 5 élixirs de fleurs de Bach (Prunus, Clématite, Impatience, Hélianthème, Ornithogale en ombelle), pour la gestion des situations d’urgence, de tout choc physique ou psychique, ou pour affronter un événement qui fait peur.
merci infiniment
Bonjour,
tout d’abord Professeur je vous remercie pour toutes les approches que vous éclairez de vos connaissances et de votre expérience, et que vous mettez à la portée des patients.
Pour cette chronique consacrée aux phobies,je suis impressionnée par le lien établi entre ces phobies et les problèmes d’oreille interne.
Mais comment aborder une thérapie de ce point de vue, au sens pratique ? Qui aller voir, indépendamment des techniques que vous proposez et qui n’ont pas trait à l’oreille interne ? (les thérapies comportementales en particulier, ne peuvent en aucun cas traiter un problème d’oreille interne, je le suppose en tout cas).
On ne peut pas aller voir un spécialiste en lui disant tout simplement « docteur, j’ai des phobies, aidez-moi, occupez-vous de mon oreille interne » !
Pour le coup, il nous/me prendra pour une folle …
Bien cordialement
Françoise
Bonjour,
En ce qui me concerne, je souffre du vertige. C’est tellement important que les fossés creusés le long des routes m’empêchent parfois de continuer mon chemin alors que je suis au volant de ma voiture. Quel remède me conseillez-vous s’il-vous-plaît?
Avec mes vifs remerciements.
Je n’ai pas trouvé la solution à ma phobie en conduisant sur certains trajets ; longs ponts et viaducs ; problèmes pour doubler les camions , rouler près du rail central.
Merci de la clarté et de la précision contenu dans ce message.
Salutations et lumière joyeuse
Bonjour !
J’aurais bien voulu avoir un conseil concernant la peur
du vide. J’ai un vertige monstre et je ne peux rien faire
dès que je suis en hauteur. Je panique, j’ai peur,je suis obligée de me tenir à quelqu’un pour essayer de regarder
un paysage par ex, quand je suis montée sur l’Arc de Triomphe, ou la Grande Roue à Londres (où là j’ai eu une
crise de larmes)
Merci pour votre dernière lettre sur les phobies. Je suis clostro et fais des crises de panique ( ascenseur et avion ,notamment) mais aussi agoraphobe Qd je suis en bateau en pleine mer.
Vos informations et indications thérapeutiques sont vraiment complètes et me redonnent espoir sur le contrôle de ces peurs qui nous ruinent une vie. Je suis traitée au valium en cas de crise et j’aimerais vraiment me soigner de façon naturelle. Alors, je vais suivre vos conseils et vous en remercie encore.
Topo
Bonjour,
Peut-être avais-je des phobies trop marquées ?
toujours est-il qu’avec la prise d’élixirs du Dr Bach, bien choisis, il faut croire,,
j’ai pu beaucoup diminuer le nombre et le dosage de mes médicaments antihypertenseurs!
ça marche!!
Bonjour Docteur, votre lettre est particulièrement intéressante pour moi, car je suis une personne très stressée depuis très longtemps. Dans votre lettre vous évoquez un problème d’oreille interne, provoquant des vertiges. Il y a plus de 40ans, j’ai eu des troubles de l’oreille interne, qui ont été soigné par des médicaments activant la circulation. Ensuite je me suis rendue à l’évidence que je devais vivre avec!! j’ai maintenant 70ans et je souffre plus ou moins de sensations d’un équilibre fragile, parfois de vertiges, j’ai fait quelques chutes qui n’ont pas eu de conséquences importantes parce que jusqu’à ce jour, j’ai encore un peu de souplesse, ce qui réduit les risques. Mais je prends conscience que l’âge avançant, ça sera peut être un risque accru pour moi à l’avenir, et cela m’angoisse….comment faire…
cordialement
merci pour cette lettre tout à fait complète et qui dédramatise ce type de situation que je ne connais que trop!
les moyens de s’en sortir existent et vous les mettez à notre portée, ça fait chaud au coeur.
je n’oublierai pas de transmettre à celle qui a peur des araignées (:
Madeleine