N’ayez plus peur de vieillir !

Certains attendaient cette lettre, d’autres la redoutent.

Certes, on parle de « retraite heureuse » ou de « vieillesse heureuse », mais la littérature n’est pas encline à requinquer le moral des âmes déclinantes, si l’on en juge par les citations et les expressions populaires.

Je vous en livre ici quelques exemples :

  • Maurois : « La vieillesse est le sentiment qu’il est trop tard » ;
  • La Rochefoucauld : « La vieillesse est un tyran » ;
  • Balzac : « La misère d’un vieillard n’intéresse personne » ;
  • Flaubert : « Le cœur seul ne vieillit pas » ;
  • Audiard : « Ma meilleure façon de se suicider, c’est de vieillir ».
  • De Gaulle : « La vieillesse est un naufrage »

Après cette prose déprimante, il y a de quoi aller se coucher !

Pour vous remonter le moral, buvez un petit porto, comme aimerait le faire Jeanne Calment, dont je vous livre cette belle constatation qui clôt 123 ans de sa vie : « Je n’ai eu qu’une seule ride dans ma vie, celle sur laquelle je suis assise ».

L’homme et son rapport au vieillissement

Mais quelles que soient nos convictions et la façon dont nous considérons la vie, un fait indéniable et toujours actuel demeure : chacun de nous, sans exception, vieillit.

Le vieillissement était déjà abordé par les Grecs qui avaient imaginé des remèdes fictifs pour lutter contre le phénomène. Par exemple, la « fontaine de jouvence » était là où se baignait la déesse Héra pour retrouver sa virginité et bien sûr, sa jeunesse.

Actuellement, avec les avancées majeures de la médecine, le ralentissement de la vieillesse semble être à portée de main.

Pourtant, au lieu de nous réjouir à l’avance de vieillir, nous redoutons chaque anniversaire qui passe.

Plutôt que de considérer nos dernières années comme une période où nous moissonnons, où nous évoluons, où nous atteignons la maturité, nous craignons que notre santé ne se détériore au point que vivre longtemps pourrait être une malédiction plutôt qu’une bénédiction.

Il semble plus réaliste de nous imaginer en train de nous morfondre dans une maison de retraite, voire un mouroir, que de nous voir en train de nager, de jardiner, de rire en compagnie de personnes aimées et de prendre plaisir à côtoyer des amis ou nos enfants.

La peur de vieillir peut venir d’une peur de la maladie et du fait que pendant longtemps la médecine soit concentrée sur la maladie plutôt que sur le bien-être.

On s’est tellement préoccupé de la maladie qu’on n’a guère prêté attention à tout ce qui permet aux gens de vivre longtemps en bonne santé, d’être pleins d’énergie et autonomes durant leur vieillesse.

En conséquence, très peu d’entre nous savent qu’il y a eu, et qu’il y a encore, des sociétés dont la majorité des gens sont dynamiques et enthousiastes jusqu’à la fin de leur vie. (C’est le cas par exemple sur île d’Okinawa au Japon)

Vieillir est inéluctable et vouloir lutter ne semble-t-il pas bien dérisoire ? Comment ralentir ce naufrage, sans devenir une sorte de Docteur Faust ?

Refuser la résignation

La bonne attitude réside probablement dans un mélange d’acceptation et de lutte.

Se résigner à la vieillesse de nos tissus, comme de nos capacités intellectuelles, morales, et ne plus avoir de projet d’existence à dérouler devant soi est un comportement négatif qui précipite la chute et fait donc vieillir prématurément. Nous connaissons tous de ces petits vieux de 30 ou 40 ans, qui contrastent avec des gamins de 70 ans !

Mais les moyens de vieillir en douceur et de garder nos tissus en vitalité maximale existent. Il serait dommage de ne pas en faire usage ; c’est même notre devoir d’être vivant et conscient.

Le vieillissement ? Un basculement vers la sagesse, l’expérience

La vieillesse est ressentie différemment dans tous les pays et chez tous les peuples, mais la façon dont les différentes cultures réagissent face à cette réalité varie considérablement.

Il existe des populations entières de gens pleins d’entrain, vigoureux, qui sont en bonne santé à 70, 80, 90 et même 100 ans. Ces populations ont de nombreuses caractéristiques en commun ; leurs secrets ont été confirmés et dans une large mesure expliqués par un grand nombre de découvertes récentes en médecine.

Selon de nouvelles études, nous disposons de tous les atouts qui nous permettent de vivre plus longtemps et de rester actifs, productifs et ingénieux jusqu’au terme de notre vie. Voilà une nouvelle encourageante !

Finalement nous avons besoin de changer de paradigme en affirmant que la vieillesse correspond à une période de sagesse et de vitalité.

Ces cultures qui prônent la santé nous font découvrir des perspectives convaincantes sur la façon d’atteindre la maturité avec bonheur, dignité et amour en se fixant un objectif.

Elles nous apprennent que nous avons accès à un véritable trésor : un avenir radieux au cours duquel nous aurons plaisir à vieillir.

Elles nous instruisent sur les mesures pratiques que nous pouvons prendre pour y parvenir, et en particulier et surtout procéder à une réduction alimentaire. Si vous voulez en savoir plus, je vous conseille de lire mon livre « Le jeûne, une méthode naturelle de santé et longévité » aux Éditions Trédaniel.

Quand le corps se met à changer

En vieillissant, toutes nos fonctions déclinent ; les signes extérieurs matérialisent un changement de notre aspect physique.

Après quarante ans, les muscles s’atrophient et des plis disgracieux apparaissent. L’essentiel est, avant tout, de garder un cerveau sain, de croître intellectuellement et spirituellement.

Mais il ne faut pas négliger pour autant notre aspect physique. L’entretien de notre corps est vital, et il faut le considérer comme un outil.

Cet outil, nous en avons besoin et c’est pourquoi nous devons l’entretenir afin qu’il nous soit fidèle le plus longtemps possible. Nous connaissons tous le fameux proverbe : « qui veut voyager loin ménage sa monture ».

Il en est de même pour notre cerveau qui ne doit pas être l’esclave du corps mais bien le maître.

C’est par l’éducation et une certaine discipline qu’il faut agir. Plus on commence tôt la prévention, plus on a de chances que ce corps nous soit fidèle. Nous devons l’éduquer par l’exercice, le contrôle de l’alimentation, l’hygiène de vie et différentes stratégies pour améliorer son fonctionnement.

Mais il ne faut pas que ce soit dans un but égocentrique, cela nous amènerait à une névrose obsessionnelle et nous risquerions de manquer la cible.

La mort programmée

Il est évident que la vieillesse ainsi que la mort soient programmées génétiquement.

Nos chromosomes seraient porteurs d’un programme actif de dégradation et de disparition de chaque individu. Cette programmation au niveau de la cellule elle-même répercute alors les conséquences au niveau du tissu tout entier puis de l’ensemble de l’organisme pour assurer sa perte.

Hayflick, un microbiologiste américain a donné son nom à une limite qu’il a mise en évidence dans des cultures de fibroblastes (cellule du tissu conjonctif de soutien).  En effet, le chercheur a constaté que chacune des cellules de notre corps ne peut se diviser indéfiniment et est soumise à cette « limite de Hayflick ». Il n’y a donc pas de division cellulaire à l’infini et donc pas de possibilités de réparation à l’infini, puisque nos tissus se réparent par division cellulaire.

Le docteur André Gernez en a fait la démonstration de cette limite. Il constate que progressivement les dégâts ne sont donc plus réparés (ou partiellement) ; les tissus se sclérosent ou se fibrosent. C’est la vieillesse.

Quand le code génétique se dérègle

Des dégâts cellulaires et tissulaires se forment en permanence au niveau de nos cellules par erreur de transcription de notre code génétique. Chaque erreur entraîne une anomalie minime, le plus souvent réparée très vite.

Cependant un petit nombre de ces erreurs ne seront pas réparées et, au cours des années qui passent, vont s’accumuler. Au niveau d’une protéine, d’une membrane cellulaire ou autre, un seuil dit « seuil de catastrophe » va être atteint et c’est la protéine ou la membrane tout entière qui en sera altérée.

Le temps passant, de plus en plus de mini-catastrophes tissulaires s’accumulent et le tissu aura alors perdu en élasticité et vitalité. La vieillesse ne serait ainsi rien d’autre que le résultat de ces accumulations d’erreurs.

L’horloge biologique

L’ensemble de nos glandes est sous la gouvernante de l’hypophyse, cette petite glande appendue sous le cerveau, elle-même dépendante de l’hypothalamus juste au-dessus.

Cet hypothalamus est la partie la plus émotionnelle de notre cerveau.

C’est dans cette région du cerveau que se situe notre horloge biologique. Celle qui règle notre rythme circadien (environ 24 h) mais aussi nos autres rythmes dont le rythme « lunaire » de 28 jours, qui bien qu’existant chez tous, ne va s’exprimer que pour définir le rythme génital de la femme.

Il existerait donc un dernier rythme, le plus ultime qui serait tout simplement le rythme de notre existence toute entière. Ainsi, par un ralentissement programmé de l’activité de toutes les glandes (surtout testicules ou ovaires, surrénales, foie, thyroïde, parathyroïde, pancréas) et les enzymes, le corps se dégrade dans un processus vieillissant.

Je sais que vous attendez d’un médecin… des remèdes, alors je vous donnerai dans une prochaine lettre une liste de plantes merveilleuses pour inverser, ralentir, ou accompagner le vieillissement.

Portez-vous bien !

Jean-Pierre Willem

51 commentaires pour “N’ayez plus peur de vieillir !

  1. Merci pour tous vos conseils et cette positivité qui fait défaut dans notre société actuelle.
    Cessons de penser que tout bien portant est un malade qui s’ignore. Allons au delà et disons tout simplement que tout malade est un bien portant qui s’ignore.

    1. Merci pour vos conseils plein de clarté. Vos lettres me tiennent en appétence sur les news de la santé. Je reste attentive au progrès sur la santé car les bonnes informations mènent à la maturité et permettent des choix personnel !?❤️?.

  2. Article très intéressant…..
    Merçi beaucoup de l’information..
    J’ai hâte de voir vos solutions , j’ai 60 ans , je suis en forme et en santé et je fais tout pour ralentir ce fameux processus du vieillissement……

    Merçi !
    Lynda

  3. J’ai 79 ans et votre lettre aujourd’hui pour moi est effrayante.
    Voilà trois mois que j’ai arrêté EFFEXOR 75mg, je suis encore prise de crises de Panique. En suivant les conseils de médecine naturelle, je prends du Millepertuis+safran en gélules, et de l’homéopathie, des tisanes de camomille, valériane et autres calmantes . J’arrive à tenir le coup . Aucun therapeute pour conseiller. J’ai des fois très envie de reprendre cet ANTIDEPRESSEUR avec lequel malgré tout je me sentais mieux. Auriez-vous une solution à m’indiquer pour que je me sente mieux ??? J’ai vraiment besoin d’un conseil !!!

  4. La société se charge de faire de vous « un vieux ».A la mort brutale de mon époux, çà a été « la fuite en Egypte »des nombreux amis et de la famille, comme si la mort était contagieuse. On s’était préparé à la vieillesse mon mari et moi mais pas à la solitude et on le vivait très bien. Mais le jour où l’on se retrouve seul on n’a plus le droit d’être âgé mais seulement le devoir de devenir vieux. On ne vous rend plus les invitations, on ne vous invite plus non plus. Je suis repartie de zéro, refusant cette attitude en faisant partie de nombreuses associations culturelles et sportives. Mais je n’ai pas de béquille pour pallier la solitude.

  5. Je viens de lire votre dernière lettre sur le vieillissement inéluctable de notre corps et de nos cellules……vous êtes merveilleux Dr Willem!! J’applique depuis longtemps sans le savoir tous vos préceptes -j’ai 77 ans et mon époux 81 -et nous naviguons encore sur notre bateau de 15 m en Mediterranee .Je nage aussi 3 heures/semaine et pratiquons le jeune 1/jour par semaine…tout cela avec bonheur !!! Tres positifs nous sommes!!!!!!!

  6. Bonjour Docteur,

    un grand merci pour vos écrits scientifiques que même des néophytes peuvent comprendre ainsi que moi-même élevée et éduquée au « naturel » avant que le « bio » existe, Tout ce que je lis sur la manière de conserver sa santé devrait quand-même interpeller un plus gros pourcentage de la population que ce qui est le cas, n’est-ce pas?
    J’espère vous lire encore longtemps, cordialement, Thérèse

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