Quand j’étais médecin de Jean-Paul Belmondo

Chère lectrice, cher lecteur,

Jean-Paul Belmondo vient de s’éteindre à l’âge de 88 ans.

Une personnalité hors norme et une carrière exceptionnelle, gouailleur, joueur, séducteur, il avait tout du Titi parisien.

Sa filmographie de 80 films s’est stoppée en 2001 par un accident vasculaire cérébral, la maladie que l’on redoute.

Une rupture brutale dans un parcours exceptionnel.

Durant 20 ans il luttera pour gommer ses failles physiques.

Très fatigué, à force de se trainer avec sa canne, était-il condamné à déposer les armes ?

Bébel était un pan de notre propre vie.

Il était cette présence avec laquelle on vieillissait de film en film, de style en style.

Jean-Paul Belmondo a vécu à nos côtés cette vie française.

On oublie toujours qu’il y a un générique de fin dans une société qui rend la mort presque invisible, fonctionnelle.

La France pleure, comme elle a pleuré Johnny Hallyday.

Il nous reste à le faire revivre au travers de ses 80 films.

Lors des interviews de ses amis, c’est à chacun à donner le titre de son ou ses films préférés.

Personnellement, j’aurais donné le titre d’un chef-d’œuvre que personne n’a cité et qui m’est très cher : Week-end à Zuydcoote, un film de guerre qui se situe en 1940.

Les Allemands encerclent les fantassins français et anglais et les empêchent de rejoindre l’Angleterre.

Et il se trouve…que j’ai joué dedans moi aussi !

En parcourant la Voix du Nord, journal où il m’arrivait de travailler la nuit pour glaner quelques sous, je tombe à l’poque sur une annonce « Recherche de figurants pour un film de guerre ».

Je termine mes études à la faculté de médecine à Lille.

Le film se déroule non loin de Dunkerque.

Il suffit de parcourir 100 kms pour rejoindre les plages du Nord.

La providence est au rendez-vous !

J’ai besoin d’oseille pour m’offrir un voyage avant d’aller faire mon service militaire au Rwanda.

Je téléphone pour m’inscrire : on me demande des précisions physiques : athlète, 1 mètre 90, blond aux yeux bleus.

« Parfait pour faire des gros plans ! » me dit-on.

Mon rôle sera de plonger de 20 mètres à partir d’un navire en perdition, je suis refroidi : je suis atteint par le vertige et je n’ai jamais plongé d’une telle hauteur.

Tant pis ! à 25 ans un homme ne doit pas faillir.

Je signe en juin 1964, avant les vacances.

Il fait beau, je suis libre, tout est pour le mieux ; je fais part à mes proches de l’aventure qui m’attend. Deux étudiantes me supplient de m’accompagner.

Nous partons de Lille en 2 cv.

Belle ambiance à bord.

On chante à tue-tête.

Parfois je me hasarde à fredonner une paillarde !

Parvenu à Bray-Dunes, lors de la pause-café, j’avise une belle femme, c’est la sublime Catherine Spaak, qui joue le rôle de Jeanne, la petite amie égarée de Bébel.

Elle nous invite à partager la villa qu’elle loue.

Avant les premières prises, chacun sillonne le secteur.

Je croise la D.S de Pierre Mondy, la Mercedes de François Perrier.

Sur une route étroite qui longe la mer, je lézarde avec ma 2 cv ; il n’y a pas urgence ! -quand une voiture me klaxonne en jet continu-.

Après 3 minutes d’avertisseur agaçant, j’arrête ma Deux Pattes et vais faire une jonction avec ce chauffeur légèrement excité.

Le bolide est une Aston Martin, mais quelle n’est pas ma surprise de reconnaitre Bébel au volant et ses 2 enfants à l’arrière (le petit Paul et sa sœur ainée Patricia), je suis confus et tout penaud, il le remarque et me met à l’aise « Alors Viking ! Tu voulais me casser la G ! Ne te gêne pas ! »

Déstabilisé, je me réfugie dans un piètre humour « Sache que je ne tape jamais sur une ambulance ! »

Il sourit.

On échange quelque peu, je lui annonce que je suis figurant dans le film.

Mon rôle est de plonger d’un navire en flamme, un exercice qui m’effraie.

Bébel m’invite, ainsi que les jeunes filles qui m’ont, rejoint à partager l’apéro dans un bar que tous les acteurs fréquentent en fin de journée.

Ne connaissant rien du film, je m’approche d’un petit groupe où je reconnais : Jean-Pierre Marielle, François Périer et Pierre Mondy, qui m’expliquent le contexte.

Week-end à Zuydcoote est un film franco- italien réalisé par Henri Verneuil, sorti en 1964, adapté du roman du même nom de Robert Merle.

Le synopsis se résume en quelques lignes : en juin 1940, durant la bataille de Dunkerque, sous les bombardements allemands, les troupes françaises et britanniques sont massées sur les plages de Zuydcoote en attendant leur embarquement pour l’Angleterre.

Julien Maillat sergent-chef (Bébel) rencontre Jeanne (Catherine Spaak), une jeune femme retranchée dans sa maison.

Ce bijou de cinéma, est une œuvre monumentale, mettant à l’honneur des hommes qui tombent sans pouvoir toujours se relever ; des gens sans importance, des gens simples, ni héros ni traîtres.

Juste des soldats embarqués dans un conflit qui les dépasse, soumis aux « choses de la vie » et à l’horreur d’une guerre sans merci.

C’est un regard amer sur la triste absurdité de la guerre.

Des monuments du cinéma en molletières

Mais, c’est aussi et surtout une distribution de géants du cinéma ; des gueules, des singularités, des voix.

Jean-Paul Belmondo impose sa présence, physique et mélancolique, errant désabusé, entre les bombes : Il incarne une gueule cassée, l’intériorité dévorée par la désillusion, l’ironie et la mélancolie..

Remarquable de simplicité, d’abandon, de vérité, Belmondo est cet étranger au monde, cet être qui ne saisit plus le sens des choses au milieu de cet enfer où les hommes encerclés, piégés, tombent au fur et à mesure que les bombes s’abattent sur le sable.

Quant à mon rôle, je m’interroge, je me retrouve dans la galère, un automate qui se rend vers son bûcher.

J’enfile la tenue de bidasse, je couvre mes jambes de bandes molletières, je suis prêt !

Alea ajacta est ! le sort en est jeté.

Mes pieds me guident vers l’imposant rafiot en flammes, mais ma tête doit se faire violence. Il me reste à rejoindre le tribord, encore épargné par les flammes tandis que ma tête me dit d’aller à bâbord.

Il faut prévoir 5 plongeons, je n’en ferai aucun.

Je recevrai 5000 francs pour les 5 sauts, dès lors qu’on m’avait pointé avant de monter à l’assaut.

J’évoque la supercherie à Bébel qui me félicite. « T’es un drôle d’oiseau, un sacré Viking ! … j’aimerais te retrouver à Paris avec peut-être d’autres aventures ».

On se quitte, il embrasse tendrement mes jolies demoiselles et me salue militairement.

Eh oui ! On se retrouvera 40 ans plus tard !

La suite de ma vie n’a rien d’un fleuve tranquille. Entre deux missions humanitaires, je suis amené à prendre en charge la santé des athlètes et des boxeurs.

Lors des combats, mes champions (Freddy Skouma, Tiozzo, Mormeck …) me réservent une place de choix, proche du ring.

Quelle n’est pas ma surprise de retrouver Bébel sur la même rangée. « Il me semble t’avoir vu quelque part ! Ne serais-tu pas le Viking de WEEK-END A ZUYDCOOTE ? Depuis as-tu appris à plonger d’un rafiot en flammes ? ».

Quelle mémoire !

En 2001, j’apprends son accident vasculaire cérébral ; le pronostic de cette atteinte est imprévisible, que va devenir cet « as des as » ?

En juillet 2003 un membre de son entourage m’appelle et me demande si j’accepte de prendre en charge Mr Jean-Paul Belmondo.

Certes je me suis déjà occupé de centaines d’AVC mais aujourd’hui mon patient n’est pas un quidam.

Je m’occupe déjà d’athlètes, du monde du show-biz et surtout des plus démunis, mais prendre en charge Mr Jean-Paul Belmondo, il ne s’agit pas d’œuvrer dans l’à-peu-près.

J’accepte avec une satisfaction non feinte. Le lendemain -le temps presse ! – Charly, son maquilleur, m’attend devant une petite porte au 9 Rue des Saints-Pères qui donne sur un magnifique hôtel particulier.

Jean-Paul occupe le 2ème étage.

Avant que je monte le maquilleur attitre et du général de Gaule me confie sa peine immense : « Quelle vacherie ! j’ai souffert de voir cet athlète dans son lit. Un homme qui a été toute sa vie la santé même ! Non, ce n’est pas imaginable. C’est inadmissible. J’ai perdu l’être qui m’était le plus cher au monde. Après ma femme… » Quand même je vous mets en garde. N’évoquez jamais son bronzage, ça pourrait l’indisposer ! (Malgré sa maladie, il se faisait bronzer, prêt à tourner un film).

Je suppose que beaucoup de confrères m’ont précédé pour lui appliquer le meilleur traitement.

Il ne s’agit pas de lui prescrire des produits chimiques bien souvent inopérant et présentant des effets qui agressent l’organisme.

Un bilan informatisé

Je lui propose un bilan informatisé.

A partir de 20 cc de sang, un algorithme sélectionne 60 tests.

Chaque test désigne un aspect biologique et l’ensemble permettra le diagnostic.

Tous ces tests s’éparpillent pour construire un grand V.

Par le jeu de l’intelligence artificielle, un logiciel situé à Bruxelles établit un traitement en médecines naturelles.

Le lendemain je reviens avec un docteur en pharmacie pour procéder à un prélèvement sanguin.

Un kiné est présent pour réajuster la posturologie et réduire les contractions pour nous rejoindre. Bébel abandonne ses haltères.

Il met un temps fou à parcourir 10 mètres mais il s’oblige à marcher, il ne veut pas qu’on le voie dans un fauteuil roulant.

Pour atténuer le contexte de souffrance, son humour nous met à l’aise : « Je suis p’t-être coincé du droit, mais j’ai encore mon gauche », puis, il va récupérer une bonne bouteille de Bordeaux.

Le résultat du bilan informatisé me parvient, je m’attarde sur le V qui tient toute la page.

J’analyse tous les tests, celui du phénol est effondré (celui qui matérialise l’angoisse et ses conséquences).

« Jean-Paul ! As-tu connu des misères psychologiques ou affectives ? »

« J’ai vu ma fille cramée dans un incendie ! » Je reste sidéré et inondé de regret. Patricia avait 40 ans, c’était la petite gamine que j’avais croisé dans l’Aston Martin.

Notre rencontre est courtoise.

Il tend sa main gauche valide tout en me dévisageant, j’ai l’impression qu’il m’attendait comme le Messie.

Il gardait en mémoire le 8 août 2001 en Corse, alors qu’il se trouvait dans la salle de bains, il s’effondra avec la partie droite du visage paralysée.

Sa parole bloquée, puis il commençait à « baragouiner » comme il dit.

Les médecins sont convaincus qu’il ne reparlera pas. Mais son combat porte ses fruits.

Maintenant, que puis-je lui apporter de plus ?

Il aimerait que son chemin de croix prenne fin.

Par ailleurs j’apprends qu’un radiologue dispose d’une sorte d’IRM qui visualise l’intérieur du cerveau in life.

Nous partons dans sa Mercedes, avec sa compagne enceinte.

Pour rompre le silence, je m’avise à demander le nom de son héritier.

« Eva » ! proclame Bébel, ce qui me réjouit, c’est le prénom de ma mère et de ma fille. Pas question, rétorque la compagne. « Ce sera Stella », j’ajoute « l’Etoile du matin ! ». Pourquoi du matin ? No comment !

Nous grimpons dans un petit ascenseur bringuebalant qui nous projette les uns sur les autres.

Je l’aide à retirer sa chemise.

Il est bronzé de bas en haut.

A même le corps une lourde chaine pend sur son thorax.

Le radiologue interprète le contenu du cerveau. Certaines structures cérébrales sont endommagées.

En premier lieu je lui prescris 3 produits incontournables que l’on donne après un AVC (Coenzyme Q10, Oméga 3 EPA-DHA et Vitamine K2 anti- athéromateux).

Je propose une perfusion de 30 gr de vitamine C que pratique un neurologue.

Son fils Paul me demande un temps de réflexion. Il est vrai que la quantité de vitamine semble excessive.

J’avais aussi prévu la perfusion d’Ozone, qui est interdite (uniquement en France).

Je le rassure sur son évolution. Ne panique pas Jean-Paul, je vais te traiter aux petits oignons.

T’es un frangin pour ma pomme ! me répond -il !

Régulièrement je vais le retrouver rue des Saints-Pères.

Il m’arrive de lui envoyer des textes faits de conseils, ou sinon je réponds à ses interrogations qui portent souvent sur la diététique.

Je sais que notre héros est un épicurien et que l’alimentation joue un rôle primordial surtout dans les pathologies cardio-vasculaires.

Comment pourra-t-il se priver du boudin-purée, d’un poulet rôti à la broche ou de la cuisine italienne traditionnelle ?

Parfois les consultations se prolongent : 20 minutes pour son AVC et plus d’une heure pour parler de la vie en général.

Lors de la première consultation, il me fixait dans l’attente d’un espoir de retour à la santé.

Le traitement s’avère positif après quelques semaines.

Il lui arrive de déambuler sans sa canne.

Son débit vocal, n’est plus celui sou­vent « mitraillette » de l’acteur dans ses films, mais chaque patte d’oie, chaque plissement du sourire, chaque anecdote livrée comme un cadeau nous donne envie de rester avec lui.

Cet homme fort et fragile était à la fois bien entouré.

Les séparations n’étaient que des pointillés, des modifications les moins bru­tales possible dans une vie où les copains et la famille formaient un cordon sanitaire d’affection, de protection.

De cette icône du 7e art à la carrière interrompue par ce que redoute tout sénior, on retient surtout sa volonté de fer.

« J’aimerais rejouer », me con­fiait-il en songeant à un der­nier film qui finale­ment se fera.

« Tu vois, toubib ! pourquoi, vous les médecins, vous ne nous mettez pas en garde pour éviter de tels drames, 160.000 meurent chaque année de ces problèmes cardiovasculaires. Donnez-nous de bonnes recettes, un mode de vie, des remèdes qui marchent…on en a rudement besoin »

« Je te rappelle que j’en parlais dans une émission médicale sur la D8. Par ailleurs, les cadors de la médecine ne sont pas emballés par nos remèdes naturels. Big Pharma impose sa loi, le monde de la santé et la presse exécutent leurs oukases ».

« Ah, ben alors ! on n’est pas sorti de l’auberge ! »

Par la suite on parle de choses et d’autres, notamment de Che Guevara que j’avais rencontré en Afrique dans les Grands Lacs.

Il avait quitté la Havane pour semer la révolution en Afrique, ce fut un échec ! Jean-Paul était très connu comme à Cuba.

Quand j’ai évoqué ma rencontre avec Yul Brynner, ses yeux se sont illuminés, « comment as-tu rencontré cet acteur magnifique ? »

C’était au Viet Nam, il venait pour adopter deux orphelines.

La providence est au rendez-vous, je m’occupe de 2 orphelinats à Saïgon.

Je garde en mémoire « les huit mercenaires » où Yul Brynner, tel un cowboy se mouvait avec prestance et un port désarmant.

Devant partir pour une mission humanitaire, je lui signale mon départ.

Un grand merci Jean-Pierre ! C’est la première fois que je rencontre un toubib aussi atypique avec un parcours exceptionnel : rencontre des 3 plus grands personnages du siècle (Dr Schweitzer, Che Guevara, Mère Thereza), chirurgien dans 15 guerres, je ne sais comment te remercier. Mais n’oublie pas de continuer à parler des pathologies de la vieillesse.

Arrivederci Toubib !

Dans les étoiles…

Puis il nous a quitté, après 20 ans de haut et de bas.

Qui n’a pas versé une larme ?

Il a marqué la vie de tous les Français.

Mais on ne le perdra pas de vue.

Ses 80 films le ressusciteront en soirée tandis qu’au retour de Week-end à Zuydcoote me donnera de mille émotions.

Je ne pourrai jamais oublier le regard de Jean-Paul Belmon­do.

La douceur du vieux boxeur assagi.

La paix de celui qui a tout connu, tout vécu, et même ressuscité.

Pourquoi ai-je rédigé un texte sur un patient malade.

La question aurait pu être délicate, mais j’ai respecté les préceptes du Serment d’Hippocrate.

J’ai gardé le secret médical. Par ailleurs toute la presse s’est chargée d’évoquer son suivi médical.

Il m’était difficile de garder pour moi le vécu d’un tel personnage, à savoir « l’étoile Belmondo ».

En revanche j’ai respecté ce que Bébel m’avait demandé à savoir donner plus d’information sur les grandes maladies contemporaines, avec la prévention et les thérapies efficaces.

Parvenu dans les étoiles, Bébel va retrouver ses amis : Mariette, Rockfort, Hirch, Bedos, Charles Gérard.

La conversation sera riche en souvenir.

Il manquera la bonne bouffe et le Bordeaux…

Bonne lecture !

Jean-Pierre Willem 

77 commentaires pour “Quand j’étais médecin de Jean-Paul Belmondo

  1. Merci de votre émouvant et passionnant témoignage. …il reflète également “les Grandes Âmes se rencontrent”
    Étant du nord aussi , je prendrais plaisir à visionner le film évoqué.
    Bien à vous

  2. Bonjour Monsieur,

    Je vous demanderai de ne pas publier mon commentaire, merci.

    Quel témoignage émouvant, quelle belle histoire vous nous avez racontée là, elle mériterait de figurer en annexe dans sa biographie ou ses mémoires !

    Il se passe des choses étranges dans l’existence d’un homme qu’on ne s’explique pas, surtout quand on approche du crépuscule de notre vie. Tenez, il aura fallu que ce personnage trépasse pour que je découvre à quel point il était attachant et bourré de qualités que je ne soupçonnais pas, quel troublant paradoxe !

    Quand il était jeune, il aurait voulu devenir clown racontera-t-il, toujours est-il que sa passion du cirque ne le quittera jamais, au point que son ami Claude Lelouch aura l’idée géniale d’immortaliser cette passion des décennies plus tard en lui proposant un premier rôle dans un film magnifique taillé sur mesure pour lui, Itinéraire d’un enfant gâté, qui par bonheur se terminera mieux que la vie du peintre Bernard Buffet, qui dessina énormément de clowns qui présentaient la particularité d’être tristes, et qui finira par se suicider dans des conditions particulièrement sinistres, tout l’inverse de ce que fut Jean-Paul Belmondo tout au long de sa vie jusqu’à son dernier souffle, comme quoi la vie est étrange, et pour le coup sa disparition me remplit de tristesse en cette époque si laide.

    Je ne sais pas pourquoi je vous raconte cela, peut-être parce que je n’ai personne d’autres à qui le raconter ou parce que la sincérité de votre témoignage m’a bouleversé, à l’heure où la plupart des médecins se sont illustrés par leur lâcheté, en n’osant pas affronter Macron et défendre les traitements qui existaient pour soigner les patients atteint de la covid. Je ne suis pas médecin, mais en procurant de l’ivermectine et de l’azithromycine (+ vitamine D et zinc) à deux Indiens de ma belle-famille, j’ai peut-être sauvé deux vies.

    En vous lisant, j’ai observé qu’il existait de bons médecins pour les riches ou les célébrités, les personnages importants, et des mauvais pour le reste de la population, ce que je savais déjà. J’ai cru comprendre que conformément au serment d’Hippocrate dont beaucoup de médecins se sont détournés, vous prêtez une attention particulière à l’alimentation de vos patients, cela tombe bien moi aussi à titre personnel depuis 40 ans.

    Au cours de mon existence j’eus le privilège de rencontrer un véritable médecin, c’était un homéopathe, le docteur Piécout dont le cabinet était situé à Boulogne-Billancourt, il fréquentait le magasin de diététique de madame Germaine Désir et Maurice Poyet situé au 210 bis du boulevard Perreire à Paris 17è, qui avaient publié en 1955 (première édition) Nous sommes ce que nous mangeons physiologiquement, intellectuellement, spirituellement.

    Il s’agissait d’un recueil de diététique que madame Désir avait réalisé sur la base des expériences qu’elle avait livrées sur elle-même, et des études qu’elle avait entreprises sur l’alimentation en général (le bol alimentaire) et ses effets sur la santé (le terrain). Elle est décédée il y a au moins une trentaine d’années dans son magasin à l’âge de 96 ans, la mère de ma première épouse y travaillait comme femme de ménage. C’était une femme extraordinaire, aisée, son époux avait été directeur général de Ford Europe, très instruite et portée vers le bouddhisme tibétain et l’hindouisme.

    Elle eut des clients prestigieux dans le monde entier, la plupart venaient en taxi ou leurs chauffeurs les déposaient devant son modeste magasin. De mémoire, le président égyptien Anouar el-Sadate, Georges Pompidou, Gaston Defferre, la générale Canon, swâmi Siddheswarânanda, je me souviens plus d’autres noms. J’ignore comment ces personnalités découvrirent son existence, j’imagine de bouche à oreille, tout comme sa réputation.

    Ce magasin existe toujours, bien qu’il ait du perdre le charme d’antan. Les travaux de madame Désir datent un peu il est vrai, cependant les règles simples et précieuses qu’elles avaient établies et qui étaient faciles à retenir, sans être en quoi que ce soit un régime, demeurent valables. Je ne vous en dirai pas davantage, vous pourrez sans doute vous procurer son ouvrage à l’adresse indiquée plus haut si cela vous intéresse, j’ai perdu mon exemplaire lors du tsunami de 2004, mais j’ai tout dans la tête !

    Vous m’excuserez, monsieur, d’avoir été si bavard, c’est si rare de nos jours de rencontrer des gens charmants, qu’on a envie de leur rendre service ou de leur être agréable en retour, et si j’osais, ce qui aurait sans doute fait rire Jean-Paul, je terminerai en vous disant que tout le plaisir a été pour moi et que je me suis fait une joie de le partager avec vous.

    Je vis dans un petit village du sud de l’Inde depuis 25 ans, j’ai 66 ans.

    Merci encore pour votre témoignage sincère et désintéressé.

    Bien à vous.

    Tardieu Jean-Claude

  3. Ah vraiment, quelle magnifique histoire vous nous avez fait vivre! Quel témoignage de ce qui manque tant aujourd’hui, amour, humour, courage.Vous nous donnez de sacrées leçons qui nous poussent en avant.un immense merci

  4. Merci Dr Willem -c’est très beau ce récit- – J’ai beaucoup apprécié que vous ayez partagé ces moments extraordinaires avec un personnage hors norme, Jean- Paul belmondo nous manque. Vous avez de la chance d’avoir pu le côtoyer de près. Toutefois, vous le méritez bien.
    En effet, je lis vos messages et suis tous les conseils éclairés que vous nous prodiguez, tout cela vous nous l’offrez avec générosité sans rien demander en retour. Merci ? merci de tout cœur. C’est précieux et rare.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Articles similaires

Commencez à taper votre terme de recherche ci-dessus et appuyez sur Entrée pour rechercher. Appuyez sur "échap" pour annuler.

Haut de page